Avoir son salaire à la banque à la fin du mois est devenu aujourd’hui un véritable parcours du combattant pour les différents travailleurs qui ont leurs salaires domiciliés dans les structures bancaires de la préfecture.
Les différents clients sont contraints de former une queue à partir de 4 heures du matin, jusqu’au soir, sans rentrer en possession de son salaire cela au grand dame des différents responsables en charge de la gestion de ces banques.
Mohamed Touré, enseignant venu retirer son salaire, nous raconte le calvaire qu’il traverse depuis le virement de son salaire le 25 octobre dernier: << mon salaire à été viré le 25 j’ai reçu le message, mais comme il faisait tard j’ai décidé de venir chercher le lendemain. Arrivé le matin à 7 heures, j’ai trouvé une liste où il y avait plus de 100 personnes inscrites, étant dans le besoin j’ai écrit mon nom jusqu’à 15 h je n’ai pas été appelé, je me suis retourné à la maison pendant que j’avais promis à ma femme que je viendrai avec le riz parce que mon riz était déjà fini. Aujourd’hui encore je suis venu à 5 heures du matin je me suis inscrit sur la liste je suis 47ème sur la liste, peut-être j’espère retirer mon salaire sinon franchement j’aurai des problèmes, je dois payer la location, inscrire les enfants à l’école il y a tout ça.
Les banques pensent que nous venons pour des mendiants alors que nous venons chercher notre argent qui nous appartient, franchement nous souffrons>>, martèle-t-il.
Les banques doivent faire comprendre à leurs agents que les salariés qui font la queue pour recevoir leur salaire ne sont ni des enfants ni des mendiants, et puis ils ne demandent aucune assistance sociale, explique Fatoumata Traoré, fonctionnaire. << Ce qui fait mal dans cette situation, c’est que tu es informé que ton salaire est venu mais impossible de l’avoir pour résoudre tes problèmes.
Dès fois quand vous venez pour au-moins une centaine de demandeurs, vous ne pouvez trouver qu’un seul guichetier qui serve les clients, une banque qui travaille avec un seul guichet, c’est de la totale souffrance pour les salariés. On décide dès fois de quitter mais nous n’avons pas le choix, nous demandons à l’État de dire à ces gens-là de nous respecter, parce que c’est nous qui leur donnons cette valeur. Quand ton salaire est viré le 25 par exemple, tu peux attendre jusqu’au 29 ou bien le 30 du mois pour percevoir, après avoir passé plusieurs jours de souffrance>>, souligne-t-elle.
Si l’État et les patrons d’entreprises cherchent à bancariser le paiement des salaires, ils ne doivent pas négliger les conditions dans lesquelles les banques traitent les salariés qui sont affiliés à leurs différentes structures bancaires.
Il faut rappeler que les responsables de ces banques expliquent ce problème par la situation de la pandémie, qui exige la limitation du nombre de personnes à l’intérieur des banques. Un argument complètement balayé et démenti par nos interlocuteurs.