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Kindia : les habitants des villages déplacés sur le site hydroélectrique de Souapiti menacent d’y revenir

Les villages de Maléya, Gniguissa et Konkouré dans le district de Warakhalan sont aujourd’hui sur le point de disparaitre complètement à cause de la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti. Dans ces trois localités, plus de 80 ménages ont été déplacés et ils ont trouvé refuge dans le village voisin de Sira-forêt. Ces habitants n’ont toujours pas été réinstallées comme pour dire qu’elles attendent avec impatience la réaction de l’Etat afin qu’elles soient rétablies dans leur droit et cela conformément au contenu de la convention.
Depuis qu’ils ont été déplacés par le gouvernement à cause de la construction de ce barrage hydroélectrique, les habitants des villages de Konkouré et ceux de Maléya tous relevant de la sous-préfecture de Bangoura ont du mal à se tirer d’affaire. De nos jours, ces communautés sont confrontées à d’énormes difficultés, parmi lesquelles on peut citer, le manque de maisons habitables,  l’urgence alimentaire. A cela s’ajoutent les conditions sanitaires qui se dégradent du jour au lendemain.

« Nous sommes une communauté agricole, nous recherchons des terres cultivables ou nous pouvons tranquillement travailler. Aujourd’hui, nous sommes dépossédés de nos terres et on a du mal à trouver d’autres là ou nous sommes réinstallés », explique Mohamed Lamine 2 Sylla, président du comité local de suivi du site de Sira Foret.
Hormis ces difficultés dont sont confrontées les communautés de ces trois villages, les déplacés ont encore du mal à trouver des denrées de première nécessité. A cela s’ajoute la dégradation des conditions sanitaires des habitants.
« Au début, la direction générale du projet a envoyé une dotation alimentaire qui était insuffisante puisque le nombre de personnes recensées a doublé. Au delà de ça, nous avons un problème d’eau. Le 20 août dernier, nous avons signé un protocole tripartite avec le ministère de l’Energie et la direction générale de Souapiti dans lequel il est mentionné notre réinstallation sur le site de Siraforet dans le respect de notre identité culturelle mais il se trouve qu’au jour d’aujourd’hui rien n’est respecté », rajoute Mohamed Lamine 2 sylla.
Pour l’heure, ces habitants, à majorité, agriculteurs n’exercent aucune activité pour subvenir à leurs besoins. Ils sont frappées de plein fouet par cet ambitieux projet de construction du barrage hydroélectrique de Souapiti. Certains citoyens déplacés demandent aux responsables de réagir pour sauver les meubles.
« Actuellement nous n’avons aucune activité, notre activité principale qui est l’agriculture nous ne pouvons pas la pratiquer jusqu’à l’année prochaine. Donc d’ici ce temps là, il faudrait que les responsables pensent à nous assister. Ensuite, les maisons qu’ils ont construites ne prennent pas en compte de nos coutumes papa, maman, enfants tous entaché dans une seule maison sans respect coutumier alors qu’avant chacun avait sa case cela nous préoccupe beaucoup », affirme Alsény Sylla.

Arafan Mamadou Camara, le président du district de Tatagui fait partie de ceux-là qui ont hébergé les déplacés, mais il ne cache pas son inquiétude par rapport à l’effectif qu’il a aujourd’hui sous la main.
« Le nombre de personnes déplacées que nous avons aujourd’hui est supérieur à celui qui a été annoncé par les responsable du projet. Au début, il y’avait peu du monde mais depuis qu’ils ont annoncé l’arriver des sacs du riz, le nombre ne fait qu’augmenter du jour en jour. Le village est bourré du monde et il y a peu de maisons. Certains déplacés refusent d’aller habiter sur le site construit par le projet et on n’ignore la cause. Cela nous a créé d’énormes difficultés dans ce village », s’inquiète-t-il.
Interrogé sur le sujet, le directeur général adjoint du projet Souapiti donne quelques éclaircissements. « Pour notre part, nous avons appliqué correctement le protocole d’accord que nous avons signé. Les maisons ont été construites conformément au respect des normes avec des latrines, des forages, des écoles, des mosquées et tout ce qu’il faut mais très malheureusement cette communauté très rattachée à leur coutume ne veut pas venir habiter sur ce site. Tout ce qu’ils racontent là-bas ne sont que mensonge. La réalité est que le chef de l’Etat a visité le site et il a apprécié la qualité de réalisation des infrastructures », explique Formou Sagno, directeur adjoint du projet.
Aujourd’hui, ces déplacés menacent de revenir sur leurs anciennes habitation malgré le risque qu’ils en courent pour leur protection.
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