Le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a, à l’occasion de sa présentation de politique générale du gouvernement à l’Assemblée nationale, insisté sur le fait que la sécurité des Guinéens reste sa priorité absolue. Le Premier ministre a rappelé le contexte dans lequel il était venu au Parlement en 2018 pour faire le même exercice. Selon lui, la Guinée connaissait à l’époque des grèves syndicales au niveau de l’éducation notamment et des manifestations politiques.
« Le contexte, sur le plan intérieur, était marqué par des tensions et des convulsions sur fond de grèves syndicales, de manifestations politiques à répétition et une insécurité forte pesant sur la quiétude des citoyens et sur le cours normal des activités économiques. L’autorité de l’Etat était bafouée et son fonctionnement normal gravement perturbé« , a-t-il indiqué, avant d’ajouter que des solutions avaient été trouvées à tous ces problèmes:
« Nous avons su trouver une issue aux grèves récurrentes notamment celles des enseignants. L’esprit de responsabilité et la collaboration des partenaires sociaux ont permis à nos enfants de retrouver le chemin de l’école. Nous avons ramené la quiétude dans la cité grâce à la mise en place des dispositifs sécuritaires renforcés. Les Postes d’Appui (PA) ont contribué à rétablir l’autorité de l’Etat et mettre un frein à la vague de violences qui a souvent endeuillé tant de familles « , dira-t-il
Si l’installation de ces PA a été fortement critiquée à l’époque, notamment par l’opposition, le Premier ministre soutient qu’il ne fléchira jamais devant la sécurité des citoyens guinéens: « Je veux que ce soit très clair, la sécurité de Guinéens n’est pas négociable. Les Guinéens ont le droit de vivre sans crainte pour leur vie ni pour leurs biens. J’en ferai toujours, je le dis bien, toujours, une priorité pour mon gouvernement.«
Depuis plus d’une année, les manifestations sont interdites dans le pays. Cette interdiction, selon de nombreux observateurs et organisations de défense des droits de l’homme, viole la liberté d’expression pourtant consacrée par la Constitution. Mais Ibrahima Kassory soutient dur comme fer que cela n’est qu’une caricature du pays: « Je sais, bien que nous nous réjouissons tous de vivre dans un pays plus sûr qui concilie l’impératif de la liberté et le devoir de la responsabilité, des voix s’élèvent pour évoquer des restrictions des droits des citoyens, voire le recul de notre démocratie. C’est une caricature et un mauvais procès qui est fait à notre pays. C’est aussi mal connaître le parcours personnel et l’histoire politique du président Alpha Condé.«
Pour lui, on ne peut pas exercer ses droits dans la défiance des institutions républicaines: « La question qui mérite d’être posée et qu’on occulte trop souvent, et qui nous interpelle tous, est la suivante: peut-on exercer des droits reconnus et des libertés fondamentales dans la défiance permanente des institutions et dans une société de violence et de désordre?«
Il conclut cette étape par dire qu’il aspire à une société de responsabilité dans laquelle les citoyens reconnaissent leurs droits et devoirs: « Nous voulons un pays de liberté et un Etat de droit. Nous aspirons aussi à une société de responsabilité dans laquelle chacun connaît ses droits et ses devoirs , respecte les lois de la République, les institutions et l’ordre constitutionnel. Ici comme ailleurs, n’est-ce pas la norme et le principe, la liberté dans la responsabilité et la sécurité pour tous, est une responsabilité qui incombe à tous les Etats et tous les gouvernements du monde de même la marque de toutes les nations démocratiques?«