Dans la foulée de la publication des arrêtés sur l’exploitation minière artisanale mécanisée, une rencontre stratégique s’est tenue le jeudi 17 octobre 2024, à Kankan. C’est la salle de conférence du Gouvernorat qui a servi de cadre à l’activité.
Les ministres ont tenu à partager avec les participants, le contenu des quatre arrêtés portant sur l’encadrement de l’exploitation minière artisanale et mécanisée. Ils ont profité pour faire la vulgarisation des textes élaborés pour la formalisation du secteur artisanal et les caractéristiques de la zone d’exploitation artisanale et mécanisée. Une opportunité pour définir « les conditions d’octroi des couloirs pour l’exploitation mécanisée, la réhabilitation environnementale, les personnes autorisées et les obligations du titulaire de l’autorisation portant exploitation mécanisée. »
Pour sa part, le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, est revenu sur l’importance des réformes et la récente suspension des activités dans ce secteur.
« Dans la Savane guinéenne, l’insécurité est devenue préoccupante et les enfants abandonnent l’école pour travailler dans les mines », note-t-il. Et d’ajouter : « l’environnement se dégrade, des animaux comme les bœufs et les moutons meurent dans les zones d’exploitation. C’est face à cette situation que nous avons suspendu l’orpaillage en juin dernier pour trois mois afin d’encourager les populations à se tourner vers l’agriculture. »
Parlant de la réglementation en vigueur, le ministre Bouna Sylla a rappelé les interdits et les mesures prises pour davantage encadrer l’activité, avant de souligner l’importance de l’exploitation minière artisanale dans l’économie guinéenne, avec plus d’un million de citoyens dépendant de cette activité. Cependant, le ministre n’a pas occulté le fait que cette activité, en dépit de son apport positif à l’économie, engendre des risques pour l’environnement et la sécurité des communautés.
« L’introduction des machines dans ce secteur a été réglementée pour garantir les bénéfices d’abord aux Guinéens. Les nouveaux documents réservent les avantages de l’exploitation mécanisée exclusivement aux Guinéens, pour leur permettre d’évoluer vers une industrialisation progressive similaire à celle de la SAG (Société AngloGold Ashanti de Guinée) », a expliqué le ministre des Mines.
Des mesures qui, une fois appliquées, profiteraient aux acteurs du secteurs et au pays avec des emplois directs et indirects et des recettes pour l’Etat. Le tout dans un environnement protégé des pratiques destructrices.