Alors que les poursuites qu’il a engagées au tribunal de première instance de Kankan contre les auteurs de la destruction de sa mosquée, n’ont pas encore abouti, le prédicateur islamique en maninka, Ismaël Nanfo Diaby a formulé dans un courrier adressé aux autorités locales son désir de reconstruire son lieu de culte. Celles-ci, à travers une décision du maire, Mory Kolofon Diakité dont une copie lui a été transmise le vendredi 27 novembre, s’oppose à cette volonté du promoteur de l’alphabet N’Ko.
« On voulait reconstruire notre mosquée. Car comme tout le monde le sait, des personnes mal intentionnées sont venues la détruire en blessant au passage des membres de ma famille et en s’en prenant aussi à ma voiture. Bien sûr, on a porté plainte. En attendant la réaction de la justice, nous avons décidé de reconstruire ma maison tout comme ma mosquée. Cette mosquée se trouve à mon domicile, elle m’appartient. Mais à notre grand étonnement, le chef de quartier est venu nous nous interrompre dans les travaux pour me fait savoir que je suis convoqué par le maire. Et c’est ainsi qu’il m’a intimé l’ordre dans son bureau de cesser la reconstruction de ma mosquée », a déclaré Ismaël Nanfo Diaby qui dénonce un ‘’acharnement’’ des autorités contre sa liberté de culte.
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« Il (le maire, ndlr), a pris une décision m’interdisant la reconstruction de ma mosquée. Je détiens ce courrier. Peu importe ma façon de la faire, la prière, c’est entre l’homme et Dieu et cela ne regarde personne d’autres. J’interpelle solennellement les autorités guinéennes et les gardiens de nos lois ainsi que toutes les personnes éprises de bonne foi et les organisations des droits de l’homme sur cette violation de ma liberté. Car, nous sommes vraiment intimidés et empêchés d’exercer notre croyance comme nous l’entendons dans ce pays. Nous sommes vraiment privés de jouir de notre liberté de foi religieuse », a-t-il alerté.
Dans le souci de vérifier ces allégations de Nanfo Diaby, Guinéenews a tenté sans succès de joindre le maire de Kankan Mory Kolofon Diakité.
Pour rappel, ce lieu de culte qui se trouvait à l’intérieur de sa cour familiale, a été attaqué et détruit par des individus non identifiés opposés à la pratique de la prière en maninka. Alors que Nanfo lui-même était en détention sans jugement sur instruction du préfet Amara Lamine Soumah.
