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Kankan : après les violences, la pénurie de pain et de viande s’installe dans la ville 

La paralysie continue au niveau des commerces et dans différents services de la cité de Kankan, ce depuis les actes de vandalisme perpétrés lundi contre des boutiques et magasins appartenant à des commerçants, victimes d’un délit de faciès. Ce qui entraine de facto une pénurie de pain et de viande dans la ville, comme a pu le constater notre reporter sur place.

De nombreux commerçants, vu les actes de vandalisme, notamment des pillages dont leurs commerces ont été la cible, lundi, se disent inquiets pour leur sécurité.

Cela a engendré comme conséquence, une pénurie de pain et de viande dans la cité de Nabaya.

Ce mercredi matin, les citoyens du Nabaya, habitués à consommer du pain croustillant, au petit déjeuner, se sont réveillés très déçus. Car, la quasi-totalité des boulangers en guise de solidarité aux victimes des actes de vandalisme, ont préféré suspendre leurs activités sans aucun préavis.

Pour combler ce manque, ceux qui en ont les moyens se tournent vers les quelques rares pâtisseries du coin.

Papis Condé réside non loin de la pâtisserie Hadja Penda Keita du marché Sogbè témoigne de son calvaire à trouver de quoi se mettre sous la dent ce matin.

« Vraiment je suis sûr et certain qu’il y a un manque criard de pain dans notre ville, partout à Kankan c’est en un seul lieu où on trouve le pain, à Sogbé. Là-bas les gens sont alignés, les hommes et femmes en quête de pain. C’est une grave erreur de s’être attaqués aux commerces », a-t-il déploré.

Cette crise de pain n’est décidément pas faite pour arranger les citoyens de Kankan, notamment les jeunes étudiants comme Demba Thiam et Mamoudou Sariya qui ont été privés de leur aliment préféré au petit déjeuner de ce matin.

« Les boulangers ont refusé de produire le pain pour nous et ça joue beaucoup sur notre alimentation. Le matin c’est notre déjeuner, et si cela manque, c’est un gros problème. C’est quelque chose qui n’est pas du tout appréciable, nous savons juste qu’après le riz, c’est l’aliment le plus consommé dans la ville et si cet aliment ça peut être un désastre  pour les consommateurs »,  ont-t-ils déclaré.

En plus du pain, la viande également, un aliment primaire, se fait rare dans les différents marchés de la ville. Face à cette rupture de la protéine, Zakaria Condé, redoute le pire.

« Nous savons que la viande en grande partie, elle très bonne pour notre alimentation. Maintenant qu’il y a la rupture de ce protéide dans l’alimentation, ce n’est pas du bien. C’est clair que nous allons en souffrir de plus en plus », assure-t-il.

Poursuivant, toutes ces personnes interrogées interpellent les boulangers et les bouchers de la ville, afin qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments.

« S’il y a une crise, il faut qu’on fasse tout pour trouver une solution. Les boulangers doivent tout faire pour nous satisfaire. Parce que le pain et la viande sont beaucoup consommés. Donc j’en appelle à la conscience de toute la population. Il faut cesser les provocations dans la cité. La population souffre beaucoup surtout les innocents qui ne s’attendaient pas ça. Il ne faut pas laisser la politique nous priver de notre nourriture», ont-ils plaidés.

Enfin il faut signaler que certains commerçants en colère, ont menacé de poursuivre cette suspension des activités pour un délai de dix jours, ce à compter du mardi 7 janvier 2020.

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