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Justice : voici ce que Kassory a dit aux Juges de la CRIEF à la Clinique Pasteur

Le procès de l’ex-Premier Dr Ibrahima Kassory Fofana s’est poursuivi ce mercredi 20 novembre 2024 devant la chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Alors que l’audience a été marquée par l’absence du prévenu, de ses avocats ainsi que du représentant de l’Agent judiciaire de l’État, la Cour présidée par Yacouba Conté a décidé de renvoyer l’affaire au lundi 25 novembre 2024 pour permettre la comparution des parties concernées.

A l’audience de ce mercredi, la Cour a pris le soin de rendre public le procès-verbal d’une mission effectuée la veille, le mardi 19 novembre, par des magistrats de la cour à la clinique Pasteur où le prévenu est hospitalisé depuis un an. L’objectif de cette visite était de vérifier l’état de santé du prévenu et de constater ses capacités à répondre à la procédure judiciaire, comme ordonné par la chambre de jugement à la précédente audience.

Le procès verbal lu en audience par le juge Yacouba Conté détaille l’état de santé de Dr Ibrahima Kassory Fofana. Selon les observations de l’équipe de la Cour, le patient est toujours alité, les yeux fermés, et relié à un moniteur de surveillance pour contrôler ses signes vitaux, notamment la fréquence cardiaque, la tension artérielle et la saturation en oxygène. Il souffrirait également d’une limitation de ses mouvements en raison de douleurs, et il est sous traitement à la morphine. Le médecin traitant de l’ex-Premier ministre, Dr Mamadou Alpha Diallo, aurait précisé que son patient ne pouvait pas répondre aux questions de la Cour en raison de l’intensité de la douleur et du traitement médicamenteux auquel il est soumis.

Le prévenu, bien qu’incapable de parler, a cependant communiqué par des gestes et un regard lorsqu’il a été salué. À la question de savoir ce qu’il attendait de la Cour, Dr Ibrahima Kassory Fofana aurait exprimé, d’une voix basse, qu’il souhaitait avant tout recevoir des soins médicaux avant toute autre procédure.
Ainsi, Me Sidiki Bérété, avocat de Dr Kassory Fofana, s’est fait substitué pour réaffirmé la demande d’évacuation du prévenu, soulignant qu’il n’était pas en état de faire face à son jugement. Il a également requis une contre-expertise médicale indépendante pour que la Cour puisse se prononcer en toute connaissance de cause sur la nécessité de l’évacuation de son client vers un établissement de soins plus approprié.
En réponse, le procureur spécial près la CRIEF a exprimé des doutes quant à la bonne foi de cette demande. Selon lui, les autorités médicales et judiciaires étaient parfaitement informées de la date de la visite de la Cour à la clinique, et la démarche du prévenu, ainsi que de ses avocats, pourrait constituer une manœuvre dilatoire pour retarder le procès. Le procureur a insisté sur le fait que le prévenu était en état de communiquer et que sa demande d’évacuation était infondée. Il a ainsi demandé à la Cour de rejeter cette demande et de renvoyer l’affaire au lundi prochain pour les réquisitions et plaidoiries.
Finalement, après avoir constaté l’absence du prévenu, de ses avocats, ainsi que de la partie civile, la Cour a décidé de renvoyer l’affaire au lundi 25 novembre 2024 pour la comparution des parties.
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