Ce lundi 26 mars, les gardes pénitentiaires du pays pourraient aller en grève pour réclamer la reprise du ravitaillement en riz, l’application de leur statut particulier, de la formation, la régularisation de la situation des bénévoles… Il y a une semaine, Mamadi 2 Camara, président de discipline du personnel de l’administration pénitentiaire, a écrit au ministre de la Justice à propos de ces points de revendication. Par le même écrit, Mamadi 2 Camara a informé le Garde des sceaux de leur projet de grève qui devrait normalement se déclencher ce lundi 26 mars. En octobre 2017, ces points de revendications avaient fait l’objet d’une grève qui avait paralysé le fonctionnement des tribunaux à Conakry. Cette grève avait permis aux gardes de goûter au ravitaillement en riz. Mais celui-ci n’aura duré que trois mois.
Dans une note explicative qu’il a fait parvenir à Guineenews, le conseiller chargé de la communication du ministère de la Justice indique que l’arrêt du ravitaillement est « indépendant de la volonté » de son département. « Grâce à l’implication personnelle du ministre, l’intendance militaire a pris en charge le ravitaillement des gardes pénitentiaires pour une période de trois mois. Mais cela ne pouvait pas continuer vu que ce ravitaillement n’est pas subventionné », a expliqué Sekou Keita, conseiller chargé de la communication du ministère de la Justice. Il fallait donc continuer à discuter de ce ravitaillement avec les autres ministères, notamment le ministère de la Défense et celui du Budget. Sauf que les discussions ont, selon Sékou Keita, buté à la crise sociopolitique amorcée dès janvier. « Après signature de la lettre de demande de subvention, dans les jours à venir, le ravitaillement en riz va reprendre », laisse espérer Keita.
Sur les autres points de revendication, Sékou Keita rappelle que ce n’est qu’en 2016 qu’il a été pris le décret portant statut particulier du personnel de l’administration pénitentiaire. « Simultanément, il a été élaboré et promulgué le décret portant régime juridique de l’établissement pénitentiaire. Ces deux textes en somme ne suffisaient pas, il fallait les mettre en application. Ainsi, 14 textes d’application ont été élaborés, validés et soumis à la signature des autorités compétentes dont les ministres de la Justice, de la fonction publique, et du Budget », a-t-il écrit sur ce point.
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S’agissant de la formation, le conseiller chargé de la communication indique que des experts ont été mobilisés et ont établi des modules de formation. « Nous avons pris contact avec les écoles nationales de police et de gendarmerie pour que les agents bénéficient de la formation commune de base. L’école nationale de la gendarmerie de Sonfonia a donc été retenue et un premier groupe de gardes suivra la formatin demarre dès avril », indique Keita .
Pour le chargé de la communication du ministère de la Justice, les gardes pénitentiaires devraient tenir compte « des considérables améliorations de leurs conditions de vie et de travail » pour s’empêcher toute grève en ce moment. Ses mots vont-ils pouvoir empêcher la grève ce lundi ? Pas sûr.
Tokpanan Doré