Poursuivi pour coups, violences et blessures volontaires, le journaliste de la radio rurale a reconnu devant le juge les faits qui lui ont été reprochés. À la barre, ce 21 novembre 2018, Saa Sylvestre Millimouno a, tout d’abord, expliqué les faits qui ont occasionné la bagarre ayant eu lieu entre lui et GBago Maxime Zoumanigui, au quartier Waoutoh, secteur Belle vue.
Selon le résumé des faits, le mardi, 14 novembre 2018, Saa Sylvestre était parti chez une voisine à 22 heures dans un bar. À son arrivée sur les lieux, il a rencontré le jeune Maxime qui était là.
Il explique : »Je lui ai vu échanger avec la gérante. Mais, ils ne se comprenaient pas. Je me suis approché pour interpréter. Je lui ai dit que la gérante voudrait te dire que ton ami a cassé une bouteille sous le banc. Il m’a répondu: »quitte là bas imbécile ! J’ai dit comment toi, tu peux m’insulter de la sorte ? Je lui ai pris. Il a tenté de me terasser, je lui ai renversé. Il s’est blessé sur la joue. Dans cette altercation, la gérante a appelé au secours. Ayant appris les cris, un monsieur est venu nous séparer. C’est après cela, que je me suis rendu compte que le jeune était un jeune frère d’un ami.
Le lendemain le chef du secteur m’a appelé pour me dire qu’il a reçu une convocation me concernant. C’est ainsi que je me suis rendu à la gendarmerie en tant que citoyen. Au cours de l’audition, on m’a fait savoir qu’on me reproche des coups, violences et blessures volontaires sur le jeune Maxime. Après, le commandant m’a dit qu’il a reçu des instructions d’envoyer le plus rapidement que possible le dossier à la Justice ».
À son tour, la victime, Maxime Zoumanigui, a aussi expliqué sa mésaventure avec Saa Sylvestre : « on était tous dans un bar, devant la gérante. Il est venu me réclamer le payement d’une facture de ce que j’ai consommé. Il m’a dit: « paye ce que tu as pris et deguerpis les lieux ». Je lui ai dit que j’ai déjà payé. Alors, il s’est levé et il m’a pris pour me faire sortir de force. Quand j’ai refusé, il m’a dessené des coups avant de me renverser par terre me blessant au visage, aux bras et aux pieds. Ayant appris les cris, les gens sont venus nous séparer. Le lendemain, j’ai porté plainte contre lui pour que justice me soit rendue ».
À la question du juge de savoir si le prévenu reconnait les faits pour lesquels il a comparu devant le tribunal, Saa Sylvestre répond : »je reconnais les faits et je les regrette ».
Contrairement aux informations qui circulaient dans les réseaux sociaux selon lesquelles le juge aurait incarcéré un journaliste pendant plusieurs jours en violation de toutes les étapes de la procédure de l’instruction, M. Saa Sylvestre, a apporté un démenti. « Je ne suis pas arrêté en tant que journaliste, ni dans l’exercice de mes fonctions. Mais en tant que citoyen. Je ne suis même pas au courant de cette publication », précise-t-il.
Le juge, Oumar Diallo, poursuit : « M. Sylvestre, vous confirmez que votre arrestation n’a rien à voir avec votre métier? Je n’ai pas arrêté un journaliste, mais plutôt un citoyen ordinaire qui a commis une infraction du droit commun?
Oui, je le confirme, a répondu le prévenu.
Le juge dira ensuite que la partie civile a fait sa lettre de désistement pour dire qu’elle pardonne. Mais, il a tenu à rappeler certaines dispositions du code pénal en son article 1er qui stipule que l’action publique est celle qui appartient à la société pour le maintien de d’ordre public par la poursuite des infractions à la loi pénale.
Finalement, le verdict est attendu le 28 novembre 2018 mais en attanedant, la justice a ordonné une mise en liberté de Saa Sylvestre Millimouno.
Nous y reviendrons.