Ce lundi, à l’appel des forces vives de Guinée, la capitale Conakry a vécu une journée ville morte. Si l’impact de cette mobilisation n’a pas été uniformément ressenti à travers la ville, le grand marché de Madina, cœur névralgique du négoce guinéen, n’a pas été épargné. Une faible affluence, des clients absents, et une majorité de boutiques fermées : tel est le bilan que l’on peut dresser de la situation ce lundi.
À partir de la matinée jusqu’à midi, l’affluence au grand marché de Madina est restée faible, contrastant avec l’effervescence habituelle de cet espace commercial. Au centre UNIPRA, ainsi qu’au marché M’baliya, une grande partie des magasins, y compris ceux du centre Diallo Sadakadji, ont gardé leurs portes closes.
Parmi les rares commerçants ayant choisi d’ouvrir leurs boutiques, le sentiment général est à la frustration et à l’inquiétude. « Nous n’avons pas ouvert par plaisir. Nous sommes obligés parce que c’est ici notre gagne-pain. Nous avons des enfants qui comptent sur nous, et nous dépendons de notre commerce. Ceux qui n’ont pas ouvert, c’est parce qu’ils ont peur. Nous savons tous à quel point les manifestations peuvent parfois dégénérer. Nous sommes ici, mais, nous avons peur aussi. Cependant, nous n’avons pas le choix », confie Aïssatou Sow, une commerçante dont la boutique était ouverte.
Elle lance un appel pressant à toutes les parties prenantes pour qu’elles trouvent une solution durable. « Que l’État comprenne les revendications, et que les forces vives choisissent la voie pacifique, afin que la paix et la quiétude règnent. C’est tout ce que nous demandons. »
Cette situation témoigne de la tension qui règne dans la capitale, où l’incertitude plane sur l’évolution des événements dans les jours à venir. Pour l’heure, la journée ville morte a clairement laissé une empreinte sur le quotidien des commerçants de Madina, dont beaucoup espèrent un retour rapide à la normale.