L’ancien ministre de la Sécurité de feu Lansana Conté, Dr Sékou Koureissy Condé par ailleurs président du parti ARENA dont il est député à l’Assemblée, depuis l’Autriche, était l’invité de ce mercredi 28 juillet 2021 de l’émission MIRADOR de FIM/FM. Dans sa communication sur le processus de la réconciliation engagée en Guinée, Dr Kouréissy a affirmé : « c’est le président de la République qui doit véritablement ouvrir la main. C’est lui qui doit être le chef d’orchestre d’un processus de réconciliation inévitable. »
« Le conflit ivoirien, c’est-à-dire le dernier conflit est un conflit post-électoral comme la Guinée. Les conflits ont été caractérisés par la violence même si la densité et les dimensions ne sont pas les mêmes mais la violence est unique. Troisièmement, les acteurs concernés trainent derrière eux des communautés ethniques et parareligieuses. La quatrième chose, c’est le manque de dialogue, le manque d’émotions par rapport à ce qui peut prévaloir aux conséquences posées. Donc dans le contexte guinéen, il faut un pas de décrispation, une volonté de décrispation affichée de la part de Cellou Dalein Diallo. Vous avez entendu le président Laurent Gbagbo répéter respectueusement et soigneusement Monsieur le président Alassane Ouattara demandant même la libération avec des mots bien choisis (…). C’est cela, du côté de El hadj Cellou Dalein Diallo qui, quand même, doit afficher une volonté de décrispation. Du côté du président de la République, c’est lui qui a le soubassement, c’est lui qui a l’outil et les instruments. C’est le président de la République qui doit véritablement ouvrir la main, c’est lui qui doit être le chef d’orchestre d’un processus de réconciliation inévitable », estime le député l’ARENA.
Selon lui, la lenteur de la justice sur le dossier des prisonniers politiques est un frein pour la décrispation de l’atmosphère. Par conséquent, il invite le président Alpha Condé à se saisir personnellement de ce dossier
« Moi, je crois que chacun des acteurs, que ce soit l’exécution, le Médiateur, le Conseil économique et social, l’Assemblée nationale, doivent se saisir de cette situation de ce moment pour agir dans le sens de la décrispation pour que cette question des prisonniers politiques soit vidée compte tenue de la lenteur affichée, de la lenteur insoutenable de la justice pénale guinéenne par rapport à ce dossier. Il faut que le président de la République vide purement ce dossier par les moyens que lui confère la constitution et que la véritable réconciliation puisse être engagée en Guinée. Je témoigne que ceci a été la parole du président de la République lorsque j’ai parlé pour la dernière fois avec lui sur les questions guinéennes. »
Que doit faire chacun des deux protagonistes ?
«… Le président Cellou Dalein n’a pas encore reconnu l’élection du président de la République guinéen le professeur Alpha Condé. Cela est un pas important et il doit considérer que lui et tous les autres acteurs sont porteurs d’un deuil de plus de 200 familles endeuillées disons comme ça et si s’en ait ainsi, la préoccupation principale, c’est comment mettre fin à cette manière de faire, comment mettre fin à ce cycle et comment reprendre la vie normale, accorder la vie normale à notre passé. Ce pas doit être fait (…) Certainement, le professeur Alpha Condé se d’aller dans le sens du président de l’UFDG. Mais il faut reconnaitre que son mot à dire est très important, ses messages sont importants et puis son comportement qui va porter sur le dialogue…»