Elle est si familière, qu’elle semble intégrée au paysage. On a cessé d’y prêter attention, persuadé que sa normalité est dans l’ordre naturel des choses et qu’il faille s’y faire. Toutefois, aussi banale qu’elle peut paraître à première vue, il faut retenir qu’elle est chargée d’énormes risques. Les accidents, y compris ceux mortels, ne sont jamais loin. Et les victimes sont, pour l’essentiel, les ouvriers qui participent à la construction de ces grands et beaux édifices, dont nous sommes fiers.
Rien qu’à y penser, notre attention se porte sur le danger qu’ils courent, pour édifier nos maisons et nos immeubles. Parmi eux, les plus exposés sont les ouvriers qui exécutent des tâches risquées, sans la protection adéquate qui sied. A y regarder de près, on se rend compte qu’ils ne sont pas autant protégés et sécurisés, dans leur travail.
Il y a déjà quelques années, nous avons abordé un sujet, à tous égards, identique à celui que nous voyons aujourd’hui. Il est vrai qu’à l’époque, nous n’espérions pas qu’il change radicalement, du premier coup. D’ailleurs, jusqu’à maintenant, les faits indiquent clairement que la situation n’a guère évolué. Il y a bien quelques prémisses annonciatrices de changement. Mais les indices qui les révèlent ne sont pas encore très perceptibles. En attendant, les anciennes habitudes sont toujours de mise. Et les dangers que courent les ouvriers sont de plus en plus évidents, avec la hauteur des immeubles qui ne cesse de croître. On s’étonne de les voir, très hauts perchés, sans dispositif de retenue : filet de sécurité, harnais, etc.
Nous sommes en face d’un immeuble en construction. On voit des briques qu’on monte au niveau supérieur. Elles sont fixées à un crochet métallique de la forme d’un hameçon, lui-même noué au bout d’une corde qui passe dans une poulie située en hauteur. Le préposé au levage se place au sol. Un assistant lui apporte les briques, qu’il accroche, l’une après l’autre, par le coin et la fait monter. Pour imprimer le mouvement, il tire par pressions successives sur la corde qui, elle-même, coulisse dans une poulie, placée à l’endroit où les briques sont réceptionnées.
Imaginons, les risques que cette opération renferme. Sur un immeuble de plusieurs niveaux. Par les mouvements saccadés à la remontée, la brique peut se détacher du crochet ‘’hameçon’’ qui la retient. Soit par glissade ou par cassure du point d’attache. Et que cela arrive au moment où l’opérateur est placé en bas et sans casque de protection. Que cette brique, entière ou même en morceaux, lui retombe sur la tête ! Là, alors, il n’y a plus rien à dire. On ne parle pas des conséquences qui vont s’en suivre !!
Malgré cela, on trouve toujours la bonne excuse pour dire qu’ici, c’est-à-dire chez nous, on travaille comme ça et rien de grave n’arrive. Dieu est au contrôle ! Il protège les gens.
Soit ! Mais, allons-nous pour autant, nous satisfaire de pareils raisonnements et laisser les choses se faire, au gré de ceux qui les tiennent et qui y croient, ou travailler dans les normes, avec l’assurance d’une sécurité optimum ? Ne voit-on pas, des immeubles qui s’écroulent pendant qu’on les construit ou des dalles qui s’effondrent après qu’on les ait coulées ?
Le choix est donc facile à faire. Sur tous les chantiers que l’on voit ailleurs, sans vouloir faire une quelconque comparaison, les normes de sécurité sont édictées et contrôlées. Les EPI (Equipements de Protection Individuelle) sont obligatoires. S’y ajoutent les autres accessoires que nous avons mentionnés plus haut. Tout cela pour prévenir les risques de blessures ou de chutes.
Nous pouvons bien faire la même chose chez nous. Opter pour ce qui est moderne, tout en incluant l’aspect sécuritaire, pour une meilleure protection des ouvriers sur les chantiers.
A titre d’exemple, voici un élévateur électrique. Il lève des charges (briques, gravier, ciment et sable), sans difficulté et surtout sans danger pour les ouvriers. Nous en faisons cas, tout en rappelant, qu’au-delà de cet équipement, il y a les grues.
C’est à ce niveau technologique que doivent aspirer les bâtisseurs de nos villes. Ils doivent orienter leurs efforts vers l’objectif final de développer nos infrastructures immobilières, à l’image de celles des autres pays.
Pour commencer, les autorités en charge du secteur pourraient, dans un premier temps, recommander aux entrepreneurs de construction immobilière, l’acquisition de pareils équipements. En attendant de les exiger progressivement, pour tous les chantiers d’une certaine envergure.