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Immixtion dans les affaires judiciaires : à Faranah, le ministre Charles Wright met le holà

Le Garde des sceaux et ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright a profité de son séjour dans la ville de Faranah, dans le cadre d’une tournée dans les préfectures intérieures du pays, pour inviter les sages et les notabilités de la capitale du Sankaran, à s’abstenir de s’immiscer dans les affaires judiciaires.

Le ministre de la Justice a commencé par planter le décor de cette tournée, en indiquant aux sages que sa visite n’avait pas politique. Et qu’il n’était pas en campagne électorale.

« Comme le président l’a dit, on ne vient pas pour les campagnes électorales, nous ne sommes pas candidats à l’élection, nous ne sommes pas venus chercher l’électorat.  Nous sommes venus pourquoi ? Il faut que je porte ça à la connaissance du Sotikemo (patriarche, ndlr). Le 05 septembre 2021, dans l’histoire de notre pays bien avant d’ailleurs le 05 septembre, il y avait un autre président, comme Dieu l’a dit dans le saint coran, il donne le pouvoir à qui il veut, il le retire à qui il veut. Tout est question de destin dans la vie, le président Doumbouya, il a pris sa responsabilité le 05 septembre, quand il est venu il dit je ne suis pas venu pour être candidat, je ne suis pas venu pour des élections, pour dire que je veux être tel ou tel. Il dit mais je suis venu contre ce qui n’était pas bien, on ne dit pas que tout était bien. Mais c’est pour pouvoir corriger ce qui n’était pas bon, pour renforcer l’unité nationale entre tous les Guinéens. Pour éviter que le fort n’écrase le faible, pour éviter que la justice soit au service des politiques, pour faire en sorte que la population puisse bénéficier des deniers publics. Il dit je suis venu pour ça », a souligné d’entrée M. Charles Wright.

Et d’ajouter dans la même veine : « Il pouvait prendre tout le monde à l’époque et les mettre en prison. Parce que quand tu viens d’arriver au pouvoir, tu peux prendre tout le monde pour ennemi, parce que tu n’es pas installé mais il dit ‘’je ne mettrai personne en prison’’. Il dit ‘’parce que je ne suis pas la justice’’, il dit ‘’je ne peux pas dire que je viens corriger et moi-même je fais ce qui n’est pas normal. Ce que je qualifie d’anormal, je ne peux faire la même chose’’, il s’est dit ‘’moi je ne suis pas juge ».

Dans son verbatim, le garde des sceaux s’adresse au Sotikèmo en ces termes : « Au moment où les gens prenaient l’argent en Guinée, je n’étais pas là mais regardez Faranah. Est-ce que Faranah mérite ce qu’elle a aujourd’hui ? Mais comme c’est une question de responsabilité, que le Sotikemo sache que Dieu va lui demander un jour devant la table de Dieu, lui seul dans sa tombe qu’est-ce qu’il a fait pour Faranah ? Dieu lui demandera ça, Dieu lui demandera qu’est-ce qu’il a fait pour Faranah ? Pour que l’unité soit entre tous les fils et filles de Faranah, Dieu demandera au président qu’est-ce qu’il a fait pour mettre tous les citoyens guinéens, Peuls, Soussous, Malinkés ensemble ».

Puis vint l’accent sur la justice. « La justice c’est pour Dieu, si nous connaissons le danger de la justice chez Dieu, personne n’osera s’approcher de la justice. Dieu dit dans le saint coran ‘’il y a trois catégories de magistrats, trois catégories de juges : ces trois catégories, c’est une seule personne qui ira au paradis. Tout le reste c’est l’enfer.’’ L’enfer ce n’est pas de l’amusement. Le premier juge, qui doit aller en enfer est celui qui n’a pas la compétence, qui ne maîtrise pas la connaissance, le deuxième juge, c’est celui qui connait, il sait tout mais il ne dit pas les choses en jugeant de manière correcte. L’argent vient le changer, l’ethnie vient le changer. Il refuse de dire la vérité. La troisième catégorie, lui il ira au paradis, il connaît et ce qu’il dit, il le fait correctement. Il ne cherche pas l’argent ni l’ethnie ou la religion, le jugement est rendu au nom du peuple de Guinée. Dieu dit qu’il a plus besoin des vérités du juge que de ses prières (…) », confesse le ministre de la Justice.

« Il y a une frange importante de la population, tant que ceux-ci pleurent dans un pays, Sotikèmo, vous n’aurez pas la paix à Faranah. Tant que vous ne vous battez pas pour que leurs droits leur soient respectés, Sotikèmo je vous assure Dieu vous punira, parce qu’aujourd’hui, vous êtes la personnalité morale (…) La Chefferie a trouvé la gérontocratie. Il faut respecter ça, c’est pourquoi nous sommes venus chez vous », relève le garde des sceaux.

« Voici Faranah, voici la justice, je ne suis pas là mais vous êtes là, Sotikèmo les gens viennent se plaindre chez vous, ça ne va pas à la justice, il y a tel problème. Si le Sotikèmo ne me dit pas je prie Dieu que tout ce qui doit m’arriver que Dieu lui transmette ça. C’est ça la vérité puisque si le malade aime sa maladie, la justice n’a pas sa raison d’être. Le président Mamady est là-bas. Il nous a choisi pour que les droits de chacun soient respectés. Si on ne fait pas ça, le péché va retourner contre nous, parce qu’il a mis chacun à sa place, en pensant que chacun peut aider la Guinée », a-t-il prévenu.

« Il faut dire à toutes les autorités coutumières, des problèmes de viol, des problèmes de drogue, ça y est dans toutes nos concessions, le Sotikèmo le sait. Le président dit qu’il veut une jeunesse de demain. Est-ce que la drogue peut rendre la jeunesse responsable ? Mais quand on prend le drogué, c’est le Sotikèmo qui dépêche les gens, pour aller demander pardon. Quand quelqu’un détourne le terrain, on dit l’affaire est à la justice, l’intéressé court et vient voir le Sotikèmo, qui dit au procureur de venir, quand le procureur arrive il (Sotikèmo) lui dit calme toi, envoie le dossier à mon niveau. Dites au Sotikemo, qu’on n’acceptera pas ça ici à Faranah.  Avant que le dossier n’arrive à la justice, si la population vous respecte, elle doit d’abord venir vous voir. Mais s’ils ne viennent pas vous voir ou s’ils ne vous écoutent pas, et que l’affaire est au niveau de la justice, personne ne doit dire que les dossiers doivent venir ici. Dites au Sotikèmo de ne pas le faire, dites à toutes les autorités de ne pas le faire. On doit laisser la justice travailler », a martelé le garde des sceaux.

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