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Guinéenews à la rencontre de Koundouno : « Je ne suis pas caché, je suis juste vigilant et prudent » 

Depuis  plus d’un mois maintenant, Sékou Koundou, responsable de la stratégie du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Sékou Koundouno n’est pas apparu en grand public. Recherché par le tribunal de première instance de Dixinn, Sékou Koundouno n’a pas accepté de se présenter à la DPJ, contrairement à Ousmane Gaoual et autres qui sont poursuivis pour « fabrication, détention, stockage d’armes légères, de guerre et munitions ». Nous avons pu le rencontrer pour échanger sur certains sujets d’actualité nationale. Dans cet entretien, qu’il nous a accordé en toute exclusivité, ce leader du FNDC parle de sa situation actuelle, de la prochaine manifestation dite « manifestation éclatée » prévue le 15 décembre, mais aussi du combat que mènent certains leaders politiques dont Cellou Dalein Diallo pour l’alternance.

Guinéenews©  Merci de nous recevoir pour cet entretien.  Alors  comment vous portez-vous actuellement, monsieur Koundouno ?

Sékou Koundouno : Je voudrais avant tout m’excuser des multiples reports de cette interview pour des raisons que vous connaissez. C’est un réel plaisir pour moi de vous revoir. Pour répondre à votre question, je vais très bien comme vous pouvez le constater. Ça a toujours été un grand honneur pour moi de sacrifier ma petite liberté pour reconquérir celle du peuple opprimé de Guinée.

 Vous avez été poursuivi par le parquet de Dixinn pour les violences enregistrées à Conakry et environs en marge de la présidentielle du 18 octobre. Contrairement à Ousmane Gaoual et autres, vous n’avez pas répondu à la convocation de la DPJ. Qu’est-ce qui a motivé ce refus de répondre à une convocation de justice ?

Écoutez ! Les raisons sont bien connues de tous les guinéens. Premièrement il y a l’incohérence et le harcèlement judiciaire du parquet de Dixinn qui est prêt à convoquer même les moustiques qui piquent le dictateur Alpha Condé. Deuxièmement, je ne suis nullement concerné par une quelconque violence dite post-électorale dans la mesure où le FNDC n’était pas concerné par une élection avec un candidat illégitime et illégal en la personne d’Alpha Condé.

Le FNDC a estimé que la condition préalable à toute élection dont les résultats pourront être considérés comme justes, crédibles et légitimes est une élection à laquelle Alpha Condé ne sera pas candidat et qui sera gouvernée par un système électoral complètement refondu et un ordre constitutionnel rétabli. Sur ce point, le FNDC demeure fidèle à ses principes fondateurs.

 C’est pourquoi quand j’ai appris que la convocation d’un certain Sékou Koundouno, ma première réaction a été que ce n’était pas moi. Qu’ils se seraient sûrement trompés. À ma grande surprise j’ai constaté une descente musclée des FDS à mon domicile comme si on recherchait un terroriste alors que le véritable terroriste qui a planifié l’attentat contre notre constitution est illégalement couché à Sékhoutouréya.

 J’ai finalement compris que c’étaient les missionnaires du Procureur du Troisième mandat nommé Sydi Souleymane N’diaye. Ce Monsieur qui est devenu l’instrument de répression judiciaire de la dictature et qui se déclare lui-même, sans aucune gêne, être un procureur répressif pour imposer la dictature au peuple de Guinée.

 Enfin, la troisième raison est que le FNDC a fait une déclaration pour dire qu’aucun membre de notre Mouvement ne répondra à la convocation d’une justice partiale tant que les mandats d’arrêt émis par un juge contre le Commissaire Aboubacar Fabou Camara et le Commandant de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) Mohamed Lamine Simankan, ne seront pas exécutés.

Depuis lors, vous vivez à Conakry en clandestinité. Comment vivez vous cette situation ?

C’est très difficile certes mais sachez que tous les membres de la coordination nationale du FNDC étaient déjà préparés à vivre ces réalités y compris nos propres familles. C’est notre sacrifice pour une Guinée juste et démocratique.

 Le FNDC appelle à une manifestation le 15 décembre prochain, jour d’investiture du président Alpha Condé. Comment préparez-vous cette journée depuis votre cachette ?

Les opérations de sensibilisation, de mobilisation et d’information ont démarré depuis le week-end dernier dans le grand Conakry en adaptant notre stratégie au contexte d’assassinat ciblé et de répression. En dépit de tout cela, nous poursuivons notre objectif et nous ne sommes ni ébranlés ni découragés.

Il faut savoir aussi que je ne suis pas caché, je suis juste vigilant et prudent. Je sors souvent pour rencontrer les généraux de premier rang, je participe physiquement aux réunions de la Coordination… Il faut juste noter qu’un Général ne se rend pas à ses ennemis.

Vous êtes le responsable de la stratégie du FNDC et vous vivez dans la clandestinité depuis presque un mois. Fonikè Mengué, le responsable de mobilisation et des antennes du FNDC est en prison depuis plus de 2 mois. Vous ne pensez pas que le pouvoir a réussi à affaiblir votre structure ?

Non, non pas du tout. Je vous rappelle que nous avons tous été arrêtés en octobre 2019 y compris le Coordinateur national à l’exception de Foniké, ça n’a pas empêché le FNDC de fonctionner. Le FNDC est bâti de sorte que personne ne soit indispensable. Le FNDC est loin d’être ce que cette dictature pense… Il suffit qu’on nous laisse manifester, vous verrez la marée humaine.

Est-ce que vous avez le soutien des autres membres du FNDC ?

J’ai le soutien de toute la coordination nationale du FNDC et d’autres entités que je remercie de passage.

Aujourd’hui beaucoup pensent que le FNDC devait porter allégeance à Cellou Dalein Diallo après l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle du 18 octobre. Pensez-vous que c’était une erreur de ne pas reconnaître tout de suite Cellou Dalein comme président de la République, d’autant plus que vous aviez dit ne plus reconnaître Alpha Condé comme tel ?

Ceux qui pensent ainsi sont libres de dire ce qu’ils veulent. Sauf qu’il leur manque certains détails… Aussi, nous l’avons toujours dit, le FNDC n’est pas un parti politique. À l’intérieur du combat pour l’alternance il y a obligation de cohérence avec nous-mêmes de valeurs morales et éthiques dont notre pays a besoin pour sortir définitivement de cette situation. Le chemin emprunté par les différents acteurs engagés contre le 3ème mandat peut diverger mais pour le FNDC, le seul ennemi de la République c’est Alpha Condé et son clan.

 Quel appel lancez-vous aux Guinéens ?

L’appel que je lance à nos compatriotes, c’est un appel au rassemblement, à l’union sacrée, que nul ne recule devant l’arrogance, les intimidations et la répression, armes ultimes des imposteurs qui montreront rapidement leurs limites. C’est à ce prix seulement que nous libérerons notre Pays des clans mafieux, et empêcheront toute velléité de confiscation de notre Démocratie et de nos libertés.

Tous et toutes dans les rues du Grand Conakry pour protester contre la présence du monarque ALPHA CONDÉ à Sékhoutouréya.

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