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Guinée : L’explosion sociale est-elle évitable ?

Une question de très mauvais aloi, c’est vrai. La Guinée démarre dans l’industrialisation sur fond de corruption. Les agréments sont délivrés, pas en fonction du cahier des charges mais en fonction de ce que l’implantation d’une unité industrielle pourrait rapporter à ceux qui ne vivent que des dessous de table.

Quand colonel Tiégboro et le ministre Boubacar Barry sont allés s’enquérir de ce qui se passait dans certaines unités industrielles, Alpha Condé était aussi allé à Topaz et à SODEFA. Comme prévu et visible comme un nez au milieu d’une figure, il n’avait vu que dalle. L’inspecteur général du travail est allé en glanage après, mais ce qu’il a pu glaner, Alpha ne l’a pas moissonné. Chose gravissime, on a vu des ouvrières travailler comme des forçats dans des ateliers clos, fermés à cadenas, exactement comme les esclaves de la Traite des Noirs.

En cas de pépin et de panique, personne ne saurait plus où trouver les clés. On peut voir à quel point il y a de la suspicion entre les travailleurs de la société Topaz et ses employés. En technique de vol, le Guinéen n’a pas de maître si on vous explique comment le fer rond de 12 mètres peut être sorti sans que le surveillant ne s’en aperçoive. On dit qu’il y avait un type assez costaud qui se faisait enrouler bien serré autour de sa taille une ou deux barres de fer, dans sa tenue épaisse de travail, il passait devant le gardien, qui ne verra que du feu. Par ce procédé, on dit qu’il avait sorti des tonnes de fer. Il se pourrait que les surveillants de Topaz ont eu vent de cette technique pour enfermer les ouvrières pour zéro barré de perte, mais en violation des conditions humaines de travail.  Des caméras de surveillance ne suffiraient pas ?

Alpha doit bien se trouver dans ses petits souliers de constater combien il a été roulé dans la farine, mais entre boulangers, tout est permis.

On a entendu également des femmes de plaindre des conditions de travail et traitements plus inhumains, des licenciements arbitraires et abusifs sans règlement, partout, pas une seule société ou entreprise privées n’échappe à la règle, pourquoi ? La réponse est simple elles savent quelle légume graisser la patte. Toutes les mesures tape-à-l’œil prises devant micros et caméras ne sont que très périodiques et éphémères, la presse aussi est lourde et paresseuse, si elle n’est pas alimentaire, hormis quelques-unes, qui se comptent sur les doigts d’une seule main.

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Si on rassemblait tous les griefs, les cris et les plaintes dans les sociétés et entreprises implantées en Guinée, les plus indexées sont celles qui ont les connexions et contacts au plus haut niveau. Normal, quand on a des amitiés avec Sékhoutoureya, on peut se permettre de tout écraser devant sa route.

Au moment où on parle de l’esclavage, n’oubliez ou n’oublions jamais ce qui s’est passé à Port-au-prince (République de Haïti), quand Toussaint Louverture a mené à la victoire la révolte des anciens esclaves  entre 1791-1794. Sur les 600 mille habitants (100 mille Européens et 500 mille esclaves noirs) pas un seul Blanc n’a été épargné, ce qui conduira à l’indépendance de Haïti en 1804. On se rappellera aussi qu’en 2004, Thabo Mbéki avait fait des reproches aux chefs d’Etat africains d’ignorer ou d’oublier l’histoire puisqu’il était le seul à aller soutenir Jean-Bertrand Aristide, celui-ci sera chassé peu après par les populations de Haïti, qui l’accusaient de corruption.

Cette corruption et cet esclavage, on pense que la lame de fond revient en sourdine, et qu’il y a des chances que l’histoire veuille bégayer de nouveau, et cette fois, sur le continent même pas aux Antilles. L’avis de tempête est signalé. La Guinée ne doit pas se croire en dehors de toute mauvaise probabilité. Des bruits de corruption sortent de partout, des conditions exécrables de travail et le mauvais traitement des ouvriers, la pollution, en un mot, tout ce qui est pour mécontenter les populations se trouve dans la corbeille. Il est plus que temps, à moins que cela ne soit trop tard, de redresser ce qui peut l’être encore. Ce qui viendra sera imparable. A bon entendeur.

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