Après plusieurs refus d’accorder une liberté provisoire à l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, ses avocats viennent de saisir la cour suprême, pour disent-ils « dénoncer l’illégalité de la décision de la chambre de contrôle de la CRIEF ». Ils ont fait savoir leur décision à travers un communiqué rendu public, ce mardi 26 juillet 2022. Lire ci-dessous le Communiqué de presse
« Le collectif des avocats de la défense de Monsieur Ibrahima Kassory Fofana a pris acte de la décision illégale de la Chambre de contrôle de la CRIEF, rendue le 21 juillet 2022.
Les Juges d’appel ont annulé la décision courageuse et juste des Magistrats de la Chambre de l’instruction de la CRIEF qui avaient ordonné pour la deuxième fois en deux mois, la libération de M. Fofana, en dépit des accusations importantes et sans fondement du Procureur spécial.
La défense de M. Fofana dénonce l’instrumentalisation de la justice guinéenne à des fins politiques ainsi que la détention arbitraire et toutes les manœuvres judiciaires qui n’ont d’autre but que de porter atteinte, à terme, à ses droits politiques garantis par tous les instruments juridiques nationaux et internationaux.
En tant que citoyen guinéen, M. Fofana a le droit fondamental de participer à la direction des affaires publiques de son pays.
Aucun acteur judiciaire n’est autorisé par la loi guinéenne à maintenir M. Fofana en détention sous des prétextes erronés et des accusations pénales sans aucun indice, preuve ou base légale alors même, que les juges indépendants ont plusieurs fois prononcé sa libération.
Ce procédé est d’autant plus inacceptable pour la défense, qu’un citoyen en l’occurrence Monsieur Djakaria Koulibaly a été libéré en 48 heures, avec l’aval exprès du Procureur spécial, et sans recours devant la juridiction d’appel.
L’opposition du Procureur spécial, hiérarchiquement dépendant du Ministère de la Justice donc du Gouvernement, à la libération de M. Fofana est tout aussi intolérable pour la défense, dès lors que l’opinion publique nationale guinéenne et internationale, a déjà constaté avec la défense qu’aucun corps de contrôle notamment ni la Cour des comptes, ni l’Inspection Générale d’État dans le rapport MAMRI n’ont révélé ou constaté des détournements ou une quelconque faute de gestion..
Il s’avère également dans ces conditions que la nouvelle accusation pénale de détournement des fonds Covid, reste tout aussi fantaisiste et imaginaire..
La défense a déjà saisi la Cour suprême de Guinée pour faire constater l’illégalité de la décision liberticide de la Chambre de contrôle de la CRIEF »
Fait à Conakry, le 25 Juillet 2022
Pour le Collectif des Avocats Bâtonnier Dibril KOUYATE