Dans son discours de bienvenue, M. Oumar Barry, Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, a rappelé que ces états généraux réunissent plus de 850 participants, dont 580 représentants des agriculteurs des quatre régions naturelles, 300 représentants des institutions républicaines, des hôtes illustres des pays invités, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, des organes consulaires, les institutions d’enseignement supérieur, la Société civile et les cadres des services techniques, tous mobilisés autour des acteurs du monde rural.
Ensuite, l’honneur est revenu au Directeur Général du Bureau de stratégies et du développement du ministère de faire la restitution des concertations régionales. Au cours de sa présentation, Pierre Kamano a survolé l’ensemble des travaux menés autour des questions essentielles et des défis auxquels le secteur est confronté.
Ces concertations ont conduit à des recommandations à court, moyen et long termes, visant à faire de l’agriculture un levier pour stimuler la croissance inclusive en Guinée.
S’en sont suivis les témoignages des représentants des producteurs des quatre régions naturelles, portés par M. Moussa Camara, Président de la Fédération des planteurs de la Basse Guinée. Dans son intervention, après avoir salué l’initiative ayant prévalu à l’organisation des concertations régionales ayant abouti à ces états généraux, il a indiqué que celles-ci ont permis aux agriculteurs et éleveurs de poser sans tabou leurs problèmes.
Ces problèmes incluent notamment les difficultés d’accès aux intrants agropastoraux, les problèmes d’aménagement des terres et d’espaces, la construction des pistes rurales et des infrastructures agropastorales, la promotion des cultures pérennes, la conservation et la valorisation des productions nationales, ainsi que les problèmes spécifiques d’emploi des jeunes et des femmes, et le financement du secteur agricole.
Pour sa part, Mme Madina Dansoko Diallo, Vice-présidente de la Chambre nationale d’agriculture, a rapporté que la Chambre nationale d’agriculture de Guinée s’attelle résolument, conformément à la vision de modernisation et de développement agricole du chef de l’État, à l’organisation et à la défense des intérêts des acteurs du monde rural.
« Le bureau national, les bureaux régionaux et les antennes préfectorales, tous mis en place après les élections de 2023, sont pleinement mobilisés pour concrétiser les objectifs du gouvernement auprès des vaillants agriculteurs de notre pays », a-t-elle affirmé.
De son côté, le représentant résident de la FAO en Guinée s’est déclaré honoré de prendre la parole au nom des partenaires techniques et financiers. Pour le Dr Gualbert Gbéhémou, ces états généraux constituent un moment crucial pour réaliser un diagnostic approfondi du secteur agricole, définir des actions et des mesures adaptées pour parvenir à l’autosuffisance, à la souveraineté alimentaire et nutritionnelle.
« Depuis cette date, d’importants efforts ont été consentis, notamment la mise à disposition de quantités importantes d’intrants et d’équipements agricoles, la promulgation de la Loi d’orientation agricole et du Code pastoral, ainsi qu’une augmentation significative du budget du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage. Cependant, nous demeurons tributaires de l’importation de volumes substantiels de denrées de première nécessité. Rien qu’en 2023, la Guinée a importé 754 000 tonnes de riz et 51 735 tonnes de viande de poulet congelée », a révélé M. Lamah, exprimant la volonté du gouvernement de renverser cette tendance malheureuse.
La cérémonie de lancement de ces états généraux a été présidée par le Premier ministre. Bah Oury a saisi l’occasion pour rappeler les statistiques de la Banque mondiale selon lesquelles la contribution du secteur agropastoral au PIB de la République de Guinée n’est que de 19%.
« Ces 19% sont une déception pour toute la communauté nationale. Avec nos atouts en termes de terres arables, de plaines, d’eau et de main-d’œuvre, nous ne pouvons pas nous contenter d’une contribution qui ne dépasse pas 20% du PIB. C’est pourquoi ces états généraux doivent répondre à cette problématique », a soutenu le Chef du gouvernement.