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Guinée: Lansana Kouyaté donne les raisons de sa longue absence du pays

J’ai constaté que les partis qui naissent  quelle que soit leur durée, finissent toujours par tomber parce quand celui qui dirige est considéré comme le propriétaire du parti, une fois qu’il n’est pas là, le parti s’en va”

Le président du Pedn -Parti de l’Espoir pour le Développement National- est passé ce vendredi 24 juillet dans l’émission “Sans Concession” de votre quotidien électronique, Guineenews©.  Lansana Kouyaté a profité de cette occasion pour justifier sa longue absence en Guinée. Lisez l’extrait

 “C’était un choix, un choix assumé après discussion avant même la création du parti [en 2009]. Nous avons commencé par un questionnement. Pourquoi en Afrique, les partis vivent quand le président est là et dès qu’il quitte, le parti tombe? Le PDG (ancien parti au pouvoir, ndlr), malgré le respect que j’ai pour lui, il n’y a plus que les restes après le décès du président Sékou Touré. Le PUP (ancien parti au pouvoir) a subi le même sort. Au Mali, l’Union Soudanaise a eu le même sort, l’UDPN de Moussa Traoré, c’est le même sort, l’Adema d’Alpha Oumar Konaré, c’est le même sort. (…)

Le parti qui a le plus résisté à la prépondérance  outrancière, je dirai parfois,  de son chef, c’était le premier parti créé en Afrique. Beaucoup ne le savent pas. C’est l’ANC. Il résiste parce qu’il y a à l’intérieur de l’ANC, une démocratie des règles qui s’appliquent et qui finissent toujours par la portée. (..) A la création du parti, j’ai demandé à ce qu’on dissèque ce phénomène. Si je dois être le propriétaire du parti, il est sûr que ne voulant pas du culte de la personnalité, ne voulant pas être le  tout puissant président du parti, avec qui le parti va partir, finalement, j’ai dit que cela ne m’intéresse pas.  Alors, ils (membres fondateurs) étaient préparés parce que je leur ai dit tant que je serai président, je coordonne, je vous écoute, je vous dirige mais soyez sûrs que je ne serai pas perçu comme  le propriétaire de ce parti. J’ai fait pour le parti.

De 2010, jusqu’à cent jours après,  quand il me fut demandé par la presse de ce que je pense des 100 premiers  jours du nouveau président , je leur ai dit que cent jours, c’est insuffisant pour juger des actes qui doivent être posés ou qui sont déjà posés.

De 2010, on a battu les pavés en Guinée ensemble. Même là où il ne fallait pas aller moi je suis allé dans le combat, dans la rue. On a tiré sur mon véhicule. On a tiré dans ma maison, il y a eu des blessés (…)

Quand le culte de la personnalité s’installe, ce parti ne peut être un vieux parti. C’est aussi simple que ça.  C’est en 2015 que je me suis éloigné et je vois que le parti en a tiré bénéfice parce que là où il était incapable d’installer des sections, des sous-sections, des fédérations. On pensait que Kouyaté était le maître de tout. Je leur ai dit avant mon retour, tous nos organes doivent être mis en place. Ce qui est fait aujourd’hui, me rejouit parce que c’est maintenant que les organes ont commencé à travailler véritablement au sein des sous-préfectures, au sein des préfectures, au sein de la nation. Donc, ne pensez pas que le vieux est vieillard et vieille. Le jeune vient du vieux, il faut observer.

Moi, je suis en contact permanent avec mes militants. Il n’y a pas un seul jour, où je ne fais des téléconférences et des vidéo-conférences avec mes militants village par village.

Inspiré par la méthode Alpha Condé?

Alpha Condé n’est pas le seul. Pourqoi vous ne citez pas  en Afrique d’abord Yayi Boni du Bénin qui ne résidait pas au  bénin et n’avait pas de parti politique. J’ai constaté que les partis qui naissent  quelle que soit leur durée, finissent toujours par tomber parce quand celui qui dirige est considéré comme le propriétaire du parti, une fois qu’il n’est pas là, le parti s’en va. Vous voulez que c’est ce qui nous arrive. C’est un choix et c’est mon choix et le choix des membres initiateurs de ce parti. C’est tout. Il faut que le Pedn soit un vrai parti qui survive. Je ne suis pas propriétaire du parti.

 

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