Le coup de projecteur de votre rubrique est sur l’enfant de Koyama. Vous êtes sur la nationale Macenta-N’Zérékoré. Arriver au niveau du village Irié, virez à droite et sur le parcours, successivement après Boo, Gbaimani, Fassankoni, vous rejoignez Koyama. Koyama a donné naissance à un artiste, chanteur, compositeur et excellent danseur, aux exubérants pas de danses qui collent à sa silhouette.
Sur extrait de naissance, il s’appelle Zézé Guilavogui. Fils de feu Koikoi et de feu Fanta Guilavogui, il partage le toit conjugal avec Nyalen Sidimé et père de 4 enfants.
De brillantes études primaires dans son village natal et secondaire effectuées à Macenta, il poursuivra le lycée à Kissidougou. Transféré par la suite à Conakry au lycée du 2 aout, Zézé obtiendra le baccalauréat et fut orienté à la faculté des sciences juridiques et administratives de Donka où il obtient son diplôme d’études supérieures (D.E.S), option Magistrature.
Magistrat de profession et non de carrière, il sera très tôt éloigné de sa profession qu’il n’exercera que pendant 2 ans, pour ne connaître par la suite que des scènes, des spectacles pour d’interminables ovations.
Ce talentueux artiste est gravement malade, convalescent et alité à son domicile de Gbessia Port 2 où s’est rendu votre quotidien électronique Guinéenews© afin de s’enquérir de son état de santé.
Pour parler de son parcours, sa vie, ses œuvres et de son carnet de santé aux pages lamentables et tachetées, il a fallu qu’en bon ‘’chirurgien’’, que nous nous transplantions ‘’un cœur en acier’’.
Oui ! Insupportable de voir Zézé en sanglot pendant sa narration des faits. Par intermittence, quelques aca pelas de ses titres phares entonnés, ont permis de sécher ses larmes le long de notre entretien pour permettre de savoir de plus qui est Zézé Guilavogui.
C’est en 1969, qu’il a été déniché à travers ses talents d’excellent danseur, par feu Kémoko Sanoh, célèbre artiste et plu tard Directeur artistique des Ballets Djoliba de Guinée. Zézé fera ses toutes premières preuves de danseur au village et longtemps en compagnie du ballet fédéral de Macenta, lors de plusieurs festivals et quinzaines artistiques.
Cumulativement à la troupe fédérale de Macenta, Zézé prêtera ses exploits de chanteur, danseur aux formations orchestrales locales, le Koyi band de Koyama et le Kagbindi orchestra de Monrovia au Libéria.
A noter que le Kagbindi était toute une petite formation musicale composée de musiciens camerounais, gabonais et libériens. C’est pendant les vacances, qu’il rejoignait le plus souvent cet ensemble.
Il a été recruté dans les Sofas de camayenne en 1976 par le biais de ses cousins défunts, Pièrre Koivogui et Francois Koivogui, tous deux ex membres de cette formation.
L’intégration de Zézé dans le domaine du chant au sein des Sofas ne fut pas facile. Il a été recruté en qualité d’animateur danseur pour s’adjoindre au duo composé d’alors de feu Mamady Kalla Camara et de feu Youssouf Bah.
Peu ou presque pas de véritables aptitudes au chant, il lui a fallu d’énormes efforts pour y arriver. Il chantait dans de fausses gammes. Longtemps danseur et animateur du groupe, Zézé va s’exercer tout d’abord au chant dans les chœurs. Et grâce aux Sofas qui l’ont coincé, de fil à aiguille, il est devenu le troisième chanteur compositeur attitré, aux virevoltants pas de danses, qui ont soulevés tant d’admirateurs sur les scènes du pays et du continent.
La première composition musicale réussie va se coller à son nom, Zézé ‘’Gbamounialé’’. D’autres compositions et interprétations vont suivre dans le parcours des Sofas et seront fortement liés au succès des hommes aux sabres de guerre de Jean Baptiste Williams, chef d’orchestre.
Lanméléya, kulanda, dalamoya, chacun à son tour, firi firi et tant d’autres titres ont égaillés les Sofas khanuya à l’hôtel camayenne, lieu de prédilection, à la paillote, la piscine et partout où se sont produit ces nobles guerriers.
Zézé est malade et gravement malade. De l’hypertension aux dermatoses ou quoi d’autres, puisque nous n’avions pas pu accéder aux résultats de ses examens médicaux, la maladie est entrain de ronger ce célèbre musicien.
Ce lamentable et critique état de santé ne date pas d’aujourd’hui. Pour souvenir et témoin des festivités commémorant le 42ème anniversaire des Sofas de Camayenne au centre culturel franco guinéen en 2015, Zézé n’était pas au mieux de sa forme. Il fut relayé au chant, à cause de sa santé fragile, par feu Youssouf Bah dans l’interprétation de quelques uns de ses titres phares. Nonchalant, souffle entrecoupé, épuisé, notre Zézé alias ‘’Distel’’, aux cotés feu Youssouf Bah et de Chaloub Riad, n’a pu fournir en solo que le titre dalamoya. Il se contentera de quelques pas de danses forcés, terminés par des hochements de tète qui n’exprimaient que des regrets.
Hospitalisé pour une première fois, Zézé sort d’une seconde hospitalisation qui a duré un mois et quelques jours.
L’amitié n’ayant pas de prix, avec l’aide inestimable de Jean Baptiste Williams, Ahmed Kaba, Karamoko Touré des Sofas de camayenne, Docteur Awada, Zézé Guilavogui va certainement retrouver progressivementsa santé.
Au secours de nos gloires en détresse !