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Guinée : Anciens ministres et hauts cadres encore à l’extérieur : viendra, ne viendra pas…

L’effet de surprise du coup d’État du 05 septembre dernier a été total. C’est de La Palice que de le souligner. Il le fallait, pour qu’il réussisse. De profonds bouleversements en ont forcément résulté qui ont impacté maints secteurs de la vie nationale.  Les répliques ont été ressenties jusqu’à l’extérieur du pays où se trouvaient quelques grosses pointures de l’ancien régime, parmi lesquelles des ministres et hauts cadres en mission, en vacances et pour d’autres motifs.

Depuis lors, certains d’entre eux sont certes revenus dans les jours qui ont suivi le changement de régime. Par contre, plus d’un mois après, on est toujours sans nouvelles des autres qui n’ont pas daigné sauter le pas pour revenir au bercail. Leur liste a circulé un moment sur les réseaux sociaux mais, sans doute, n’ayant rien vu venir, l’intérêt pour le sujet s’est estompé, laissant la place à l’actualité qui ne manque pas d’intérêt, ni d’animation.

A présent, ce sont les spéculations qui ont pris le relais et envahi la cité. Des interrogations fusent de partout : pourquoi ne sont-ils pas encore revenus ? Surtout celui-ci ? Surtout celle-là ? Avec les annonces d’audits et de dossiers de justice à rouvrir, chacun y va de son pronostic et de sa conclusion. Comme si son avis était infaillible et demeure chose jugée.

Parmi les anciens ministres et hauts cadres encore à l’extérieur, se trouve un qu’on accuse de détournement de deniers publics. L’on se souvient du grand tollé, pour ne pas dire du séisme que cette révélation parue dans la presse avait provoquée dans tout le pays. Nous n’allons pas refaire l’histoire. Chacun garde encore en mémoire les vives réactions que ce dossier avait suscitées.  Démentis, victimisation, passes-d’armes sur fond d’intrigues, assignation en justice de l’accusateur, tout a été mis en œuvre par le camp du mis en cause pour enterrer l’affaire et conjurer la vague de protestations réclamant justice.

Si aujourd’hui, la tension a baissé d’un cran, par contre le dossier n’est certainement pas clos. Comment le serait-il d’ailleurs, avec l’énorme montant incriminé ? Avec tout le préjudice subi par l’Etat ?  Va-t-on mettre tout cela dans la rubrique pertes et profits, à classer sans suite ? Nous n’avons pas les réponses.

Nous ne sommes ni juge, ni procureur ou conseiller pour démêler l’écheveau d’un tel dossier. Cependant, la gestion de la chose publique nous apostrophe au même titre que tous les citoyens. Nous espérons vivement que l’accusée revienne au bercail, d’elle-même et librement. Auquel cas, s’il arrive qu’on rouvre le dossier, elle va se défendre. Par contre, en restant à l’extérieur, elle donne du pain béni à ceux qui l’accusent. A ce moment, le doute va toujours subsister et la suivre partout où elle sera, aucune preuve brandie en dehors du tribunal ne pouvant la disculper.

Une situation bien similaire se retrouve dans nos contes et légendes. La voici, rapidement décrite. Il s’agit d’une scène qui se passe entre l’hyène et le lièvre. Un jour qu’ils s’étaient rencontrés à tout hasard dans le village, le lièvre apostrophe l’hyène en ces termes :

-Bonjour mon ami. Je ne t’ai pas vu depuis la dernière assemblée tenue chez le chef de village.

–    L’hyène (méfiante et sur ses gardes) : pourquoi ce soudain intérêt pour ma personne ? Qu’est-ce que tu veux insinuer encore ? Sois plus explicite.

–         Le lièvre (l’air affable et détendu) : vois-tu, mon ami, c’est que pendant les débats, aussitôt qu’on a crié : au voleur, arrêtez-le, tu t’es levé pour t’enfuir sans attendre qu’on t’indexe. Vraiment, j’ai eu honte pour toi, en raison de nos liens.

–         L’hyène : que dis-tu là ? Quels liens nous unissent, toi et moi ? Depuis quand sommes-nous amis ? Toi, avoir eu honte à ma place ? Comment est-ce possible ? Tu n’as jamais voulu mon bien !

Laisse-moi te poser une seule question et tâche d’être franc pour une fois avec moi : quand je suis parti de là, qui a-t-on arrêté après ?

–         Le lièvre : pour dire vrai, personne !

–     L’hyène : Alors, je te demande de cesser tes boniments et ta confusion. Fous-moi la paix, une fois pour toutes. Tu as compris, escroc !

La force et la finesse des mots utilisés par les conteurs est telle qu’on ne réussit pas toujours à traduire leurs œuvres en interlinéaire ou par le mot à mot. L’aisance singulière qui caractérise ces grands paroliers, porteurs de savoir et de morale, a permis qu’ils participent efficacement à la formation et à l’éducation des enfants qu’ils ont tour à tour éveillés, égayés et émerveillés autour du feu, dans les villages. Nous leur concédons ce grand mérite et c’est pourquoi, quand cela est nécessaire nous faisons encore recours à eux pour mieux illustrer certains sujets. Bien entendu, en nous efforçant de restituer au plus près le fond de leur éloquence inégalable, avec des termes, les plus  appropriés qui soient.

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