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Grogne autour de l’installation des Conseils de quartiers : la lecture tranchée du Dr Faya Millimono

« La ligne politique de mon parti a toujours été de placer le maintien de la paix au premier plan, car sans la paix, rien n’est possible. Nous sommes un pays qui a une tradition de démocratie à la base (…) Tant qu’on n’obtiendra pas la légitimité des représentants, que ce soit à la base, au parlement ou à la tête de l’État, penser à la paix est un leurre »

Depuis l’annonce de la Gouverneure de Conakry autorisant les présidents des Délégations spéciales à procéder à l’installation immédiate des Conseils de quartier, des voix de protestation s’élèvent à travers le pays. Les quartiers de Salamani, situé dans la commune urbaine de Kankan, et celui de Simbaya École, dans la commune de Ratoma, en sont de parfaits exemples. Dans ces localités, les nouveaux chefs de quartier ont été installés dans des conditions difficiles, ce qui a suscité l’indignation des habitants.

Interrogé par Guineenews ce vendredi 25 octobre 2024, pour connaître son opinion sur la situation, le président du BL (Bloc Libéral), Dr Faya Millimono, a souligné que l’installation des Conseils de quartiers devrait se faire sur la base d’élections, comme cela se pratiquait sous le régime de feu Ahmed Sékou Touré.

« La ligne politique de mon parti a toujours été de placer le maintien de la paix au premier plan, car sans la paix, rien n’est possible. Nous sommes un pays qui a une tradition de démocratie à la base. Nous étions encore petits au temps du Président Ahmed Sékou Touré (paix à son âme), mais les maires du pouvoir révolutionnaire local (PRL), qui coordonnaient les quartiers et districts, étaient démocratiquement élus. C’était le choix des populations. Ce régime a été critiqué, mais il avait une démocratie de proximité qui reste un modèle à suivre.

Sur le terrain, on demandait : qui sont les candidats ? Monsieur X lève la main, Madame Y aussi. On leur dit d’aller se tenir là-bas. On demande aux habitants : connaissez-vous les deux ? Ils répondent oui. Qui préférez-vous comme maire? Les lignes se forment, et dès que l’on voit la file derrière son adversaire, on sait qu’on a perdu les élections. Cela apportait la stabilité. Mais aujourd’hui, on s’interroge sur ce qui se passe », explique le président du BL.

Selon Dr Faya Millimonou, la nomination des chefs de quartier est une démarche qui va toujours dans le mauvais sens. « Sous Alpha Condé, lorsque deux partis politiques contrôlaient l’Assemblée nationale, ils ont fait un compromis pour instituer la nomination des chefs de quartiers par décret, et je m’y étais opposé. Même récemment, quand ils ont publié des textes affirmant que les chefs de quartiers seraient nommés, nous avons pris position pour dire : ce n’est pas une bonne direction. Tant qu’on n’obtiendra pas la légitimité des représentants, que ce soit à la base, au parlement ou à la tête de l’État, penser à la paix est un leurre », a-t-il martelé.

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