En dépit de l’appel à la grève lancée depuis le 3 octobre par le syndicat des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) aile Aboubacar Soumah, les cours reprennent timidement mais progressivement dans plusieurs écoles à Conakry. En tout cas, c’est le constat qui ressort du tour que Guinéenews a effectué ce lundi 15 octobre au niveau de certaines concessions scolaires de Matam et de Kaloum.
Depuis l’ouverture des classes, c’est aujourd’hui que le Lycée 2 Octobre, situé dans la commune de Kaloum a accueilli ses premiers élèves. Très heureux, Adrian Faya Tolno, membre de la direction, déclare : «nous sommes très contents parce que nous avons commencé à recevoir nos élèves contrairement aux jours précédents. Ils sont une centaine d’élèves de toutes options confondues et de différents niveaux.»
Au Lycée 1er Mars de Matam, Yakhouba Diabaté, élève de la 9ème année, a invité les enseignants ainsi que ses camarades à reprendre massivement le chemin de l’école.
C’est le même cri du cœur chez Salématou Traoré, élève de la terminale Sciences Sociales de la même école : «je prie les enseignants d’accepter de venir nous dispenser les cours. Nous sommes les futurs cadres du pays.»
Interrogé, Moustapha Camara, le proviseur du Lycée 1er Mars, a déclaré que 14 enseignants sur 23 programmés ont répondu présents ce lundi. D’après lui, depuis le jour de la rentrée, le 3 octobre dernier, il reçoit progressivement les élèves qui sont aussi occupés par les enseignants.
«Du lundi 8 octobre jusqu’aujourd’hui, l’effectif a considérablement grossi. Nous sommes passés de 50 élèves à 125 élèves. Ce lundi 15 octobre, la fréquentation m’a impressionné à plus d’un titre. Parce que sur 832 élèves, 614 élèves étaient présents dont 224 filles», a fait savoir le Proviseur du Lycée 1er mars qui a, toutefois, rappelé que l’école et la famille sont un tout indivisible.
«L’avenir d’un pays, c’est sa jeunesse. Il faudrait que les parents et les élèves comprennent qu’ils ont charge de prendre en compte notre pays qui est convoité par tous les autres à cause de notre richesse. Que Dieu nous préserve pour que notre cher pays avec toutes ses richesses parvienne à les exploiter avec ses propres cadres…», a-t-il souhaité.
Parmi les enseignants présents, Mamadouba Yélika Soumah, chargé des cours d’histoire au niveau du collège a invité ses collègues qui sont restés à la maison pour fait de grève, d’accepter de venir dispenser les cours. Pour lui, le développement d’un pays passe d’abord par l’Education. «Il faut former les cadres compétents pour qu’ils puissent être compétitifs avec leurs homologues des autres nations», a-t-il dit.
C’est le même son de cloche chez Alhassane Kaba, un enseignant contractuel qui donne des cours de Mathématique. «Depuis 2004, je suis en situation de classe. C’est cette année que j’ai été recruté après un appel à candidature. J’invite mes amis enseignants à rejoindre l’école car, les enfants d’aujourd’hui sont l’avenir de demain. Qu’ils mettent devant, l’avenir de nos enfants.»
Pour sa part, Fodé Kaba Konaté, le principal du Collège Coléah, dans la commune de Matam, a fait savoir que les élèves ont été massivement présents aujourd’hui. «Sur 720 élèves programmés, 403 ont répondu présents. Ils ont été encadrés par 22 groupes pédagogiques», a-t-il fait comprendre avant de lancer un appel à la reprise du chemin de l’école aux élèves et à leurs parents.