Toujours est-il que ce modus operandi a permis à la police de déguerpir sans dommages, cette grande population comprenant des hommes et des femmes, de tous âges, démunis et fragiles. Pour l’essentiel, elle a eu affaire à des infirmes et à des éclopés, à mobilité réduite.
De l’autoroute au carrefour Donka, les deux trottoirs étaient devenus comme un véritable marché, grouillant de mendiants, installés là, à demeure. Avec les ordures produites chaque jour, les blocs de pierres servant à marquer la place ou à soutenir les parasols et enfin, la mauvaise image affichée. Certains observateurs estiment que le mois saint de ramadan est, en partie, une explication de cette tendance. L’aumône périodique que font des personnes physiques ou morales à la grande mosquée, n’est pas en reste dans l’attrait que ce lieu exerce sur les mendiants. Pour rien au monde, ces derniers ne veulent manquer l’opportunité de bénéficier de ces dons généreux.
Si, tout cela est parfaitement compréhensible, il n’en demeure pas moins que la grande mosquée n’est pas à considérer comme un lieu de regroupement permanent pour tous les mendiants de la capitale.
Loin de toute idée de rejet d’une catégorie de nos concitoyens ou de mépris pour elle, il n’y a pas à douter du bien-fondé de ce déguerpissement effectué. Malgré tout ce qu’on peut en dire ou penser. Ce lieu de culte, le plus grand de notre pays, mérite bien qu’on fasse place nette devant lui. Pourvu que la mesure soit pérenne et qu’on n’ait plus à y revenir !