Face à cette situation, le chef de mission, Bangaly Touré, en s’appuyant sur les textes réglementaires régissant le secteur, a clairement expliqué aux responsables de ces sociétés les responsabilités qui sont les leurs face à l’Etat et aux collectivités locales. Sans langue de bois, il les a invités à se mettre en règle. Sans quoi, l’État agira conformément aux dispositions légales.
Selon M. Touré, il s’agit de faire en sorte que les gens comprennent la vision du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, par rapport au méga projet minier de Simandou. « Certes, c’est un projet minier majeur et d’une importance capitale pour le pays. Il est tout aussi normal que les gens comprennent que le contenu local est un maillon fondamental, non négligeable de ce projet Simandou », a-t-il dit.
Et de poursuivre : « le Président de la République, dans sa vision, veut que le projet Simandou profite aux Guinéens à tous les niveaux. Le concept de contenu local est extrêmement cher au Président de la République, et nous avons remarqué que le point de départ du contenu local, c’est la construction des infrastructures de Simandou. »
« Nous, qui intervenons dans le cadre de l’exploitation des carrières où il est prévu des prélèvements pour la direction générale du FIM, nous nous sommes rendus compte que nous perdons énormément d’argent. Parce qu’il y a une forme d’ambiguïté ou une sorte de dysfonctionnement dans la gestion des carrières. Nous n’allons pas accuser Paul ou Pierre, notre objectif c’est de faire en sorte que les gens comprennent que, certes, nous devons avoir des ressources au niveau des carrières, mais nous devons nous assurer aussi que ceux qui ne paient pas nous disent pourquoi ils ne le font pas (…) « , a-t-il martelé.
Et d’enchaîner en ces termes : « la plupart des carrières aujourd’hui sont sur le corridor, mais elles ne payent pas de taxe à l’État… Ce qui n’est pas normal. Sur le terrain, nous nous sommes rendus compte que des Guinéens peuvent faire la même chose que ces expatriés chinois, indiens… Il y a bien des Guinéens qui ont la capacité de développer des carrières ici pour ravitailler le Simandou. Et nous faisons en sorte que ces Guinéens-là comprennent aussi qu’il ne s’agit pas d’aller prendre des autorisations pour les marchander après aux Indiens ou Chinois qui viennent exploiter… », a-t-il fait savoir.
Plus loin, M. Touré a déploré le fait que la société CRCC 17, qui est un sous-traitant direct de Winning, soit une société de droit chinois.
« Deuxièmement, il y a des sociétés qui existent, qui appartiennent à des Guinéens, mais qui n’ont aucune autorisation légale, aucune convention ne les lie à Winning et qui refusent de payer les taxes. C’est aussi le cas de la société Tropicale Granite qui, depuis son existence, ne paye aucun centime au Fonds d’Investissement Minier et au budget préfectoral. J’avoue qu’il y a beaucoup de sociétés qui évoluent dans cette même situation en Guinée (…) », a-t-il affirmé.
Avant de quitter les lieux, l’émissaire du Directeur général du FIM a eu des échanges avec le préfet de Forécariah. Ce dernier n’a pas manqué d’exprimer sa déception vis-à-vis de certaines sociétés détentrices de carrière dans sa juridiction avant d’apporter son soutien total à la direction générale du FIM pour son noble combat.