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Gendarmerie routière : une profonde réforme pour plus d’efficacité 

On peut affirmer sans se tromper que l’arrivée du CNRD au pouvoir le 05 septembre dernier a donné un élan salvateur aux activités de la gendarmerie routière. Il n’y a pas encore longtemps, ce secteur très stratégique de la prévention et de la sécurité routières en rase campagne manquait de tout ou presque, pour assurer sa mission régalienne.

L’on se souvient qu’en 2011, à la faveur de la réforme des forces de défense et de sécurité entreprise par les autorités d’alors, on avait créé la gendarmerie routière sous l’autorité de laquelle ont été placées huit compagnies sécurité routière basées dans les 07 capitales régionales et à Guéckédou. Ces structures ont été dotées en motocyclettes de diverses cylindrées qui ont permis de faire reculer fortement le taux d’insécurité routière en rase campagne. Un résultat amplement salué par les populations à l’époque.

Au fil des années, ces moyens roulants ont été largement amortis, à cause de leur utilisation intensive pour les besoins de la prévention routière, combinée à l’escorte des personnalités et la lutte contre les formes d’insécurité, tels que les coupeurs de route. Si fait que quelques cinq à six ans après, plus aucune moto n’était opérationnelle. Il faut noter qu’il s’agissait d’engins sortis d’usine, spécialement conçus pour les services de sécurité et dont les pièces de rechange n’étaient pas disponibles sur le marché.

Ce déficit en moyens est observé depuis plusieurs années. Il a forcément impacté l’efficacité des hommes sur le terrain. Nous ne revenons pas là-dessus, ayant toujours porté les messages des compagnies sécurité routière évoluant à l’intérieur du pays et du commandement de la gendarmerie routière d’alors qui ont toujours plaidé pour le renouvellement de leurs moyens de travail. Une situation qui n’a pas pu être satisfaite, malgré les promesses tenues. En fin de compte, comme dit plus haut, cela a fini par porter préjudice à l’efficacité attendue sur le terrain.

Néanmoins, malgré cet état de fait, l’engagement et la détermination de ces gendarmes n’ont pas faibli. Nonobstant la situation qui était la leur, ils ont toujours fait preuve de patriotisme, d’abnégation et de loyauté dans l’accomplissement de leur mission. Leur ardeur et leur efficacité dans le service n’ont pas fait défaut.

Ce sont ces qualités de patience et de persévérance que le CNRD a largement récompensées aujourd’hui. On se souvient que depuis le 05 septembre dernier, une série de réformes concernant le transport routier ont été entreprises. C’est par exemple, l’ouverture des frontières terrestres et la suppression des barrages routiers. Cependant, il avait été indiqué que cette dernière mesure ne signifiait pas pour autant, la suppression du contrôle routier. Loin de là! Le contrôle routier doit impérativement demeurer, pour des raisons évidentes de sécurité des personnes et des biens. Tous les pays au monde le pratiquent. Sous des formes variées et selon leur niveau de développement . Sur ce plan, il n’y a rien à  redire.

Pour le cas spécifique de notre pays, les autorités ont annoncé que le contrôle routier sera dorénavant essentiellement mobile et inopiné.  Et voilà que pour joindre l’acte à la parole, elles ont décidé sans attendre d’importer d’importants moyens logistiques pour équiper la gendarmerie routière. Cette fois-ci, en plus des motos, des véhicules 4X4 sont ajoutés à l’escarcelle des ayants droit. Une première dans toute l’existence de ce corps de sécurité routière dans notre pays. Nous en parlerons en plusieurs volets, au regard de l’importance que revêt le dossier.

Nous commençons par nous focaliser sur le volet réforme institutionnelle. C’est de loin celui qui chapeaute l’ensemble du sujet évoqué. Il traite de la légalité et de la légitimité du changement opéré.

Désormais, la structure de la gendarmerie routière change. Au lieu du commandement et des huit compagnies sécurité routière qui existaient auparavant, ce sont dorénavant neuf groupements qui sont créés. Ainsi, les huit anciennes compagnies, aujourd’hui des groupements, viennent s’ajouter au groupement spécial de Conakry (Friguiady dans le décret) basé à l’ancien siège du commandement de la gendarmerie routière à Cochery, au PK 44 à la rentrée de Friguiady (préfecture de Coyah ).

Plusieurs avantages se greffent à cette réforme. D’abord, l’élévation des anciennes compagnies au rang de groupement, ce qui leur confère une réelle autonomie pour plus de responsabilité, plus d’autorité et conséquemment plus d’efficacité.

Dans les préfectures relevant de leurs zones de compétence, seront installées des compagnies routières qui vont permettre que la prévention routière s’étende sur l’ensemble du territoire national, couvrant même les districts les plus reculés.

Au même moment, les commandants de gendarmerie régionale dont ils relèvent hiérarchiquement, ont leurs prérogatives qui se renforcent avec le groupement de la gendarmerie routière qui s’ajoute aux deux unités traditionnelles de ce corps d’élite que sont la territoriale et la mobile. Et c’est tout le pays qui gagne en termes de sécurité renforcée.

Ajoutons à cela un fait nouveau et même historique. Tous ces officiers ont été nommés par décret et ils ont prêté serment devant le chef de l’État, chef suprême des armées. C’est une première dans notre pays, un symbole en soi. De même, le problème de genre a été pris en compte. Trois femmes, toutes des lieutenantes-colonelles, ont été cooptées pour exercer le commandement au sein des groupements. Cela vient les honorer du mieux qu’on peut espérer et apporte une touche finale, toute solennelle et symbolique à la consécration de tous les heureux promus.

Voici la liste des commandants des neuf groupements de gendarmerie routière et leurs adjoints :

1-     Groupement spécial Conakry

Commandant : lieutenant-colonel Michel Koly Sovogui

Adjoint : lieutenant-colonel M’Mahawa Sylla

2-     Boké

Commandant : chef d’escadron Jimys Niamy

Adjoint : chef d’escadron Balla Oularé

3-     Kindia

Commandant : lieutenant-colonel Yèrè Camara

Adjoint : chef d’escadron Amadou Issa Diallo

4-     Mamou

Commandant : chef d’escadron Djimè Chérif Haîdara

Adjoint : chef d’escadron Mamadou Oury Boiro

5-     Labé :

Commandant : lieutenant-colonel Mariama Kourouma

Adjoint : chef d’escadron Alfred Akoi Bavogui

6-     Kankan :

Commandant : lieutenant-colonel Abdouramane Diallo ‘’Vérité’’

Adjoint : chef d’escadron Yakouba Soumah

7-     Faranah :

Commandant : lieutenant-colonel Cécé II Loua

Adjoint : chef d’escadron Koman Diawara

8-     Guéckédou :

Commandant : lieutenant-colonel Aicha Koné

Adjoint : chef d’escadron Germain Lamah

9-     Nzérékoré :

Commandant : lieutenant-colonel Seydouba Touré

Adjoint : chef d’escadron Sory Kéita

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