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Friguia, Air Guinée, les rails : Dalein dans « Sans Concession » pour casser du détracteur

Même convaincu et convainquant dans une large mesure, Cellou Dalein Diallo n’en pas fini de justifier son passage aux affaires. C’était encore le cas dans l’émission « Sans Concession » de Guinéenews, mardi dernier.

Comme si la nature qui lui a tout donné, y compris un potentiel destin présidentiel, avait décidé de faire payer à l’ancien Premier ministre, jusqu’au dernier centime, le fait d’avoir appartenu jusqu’au bout, à un régime qui a été taxé de tout.

Cellou Dalein Diallo a été membre des gouvernements successifs de Lansana Conté de 1996 à avril 2006. Une parenthèse riche en expériences mais aussi plein de préjugés pour celui qui passe du statut de ministre chouchouté à celui de l’homme paria, limogé de son poste de Premier ministre pour « faute lourde ». Une cabale pour ses proches mais pas pour ses détracteurs.

En tout cas, l’ex-ministre de la Pêche, des Télécommunications, des TP, des Transports, est toujours sujet à des accusations, y compris des plus farfelues.  Et toutes les occasions sont bonnes pour qu’il soit interpelé et il se justifie pour « des charges » dont les preuves se font encore attendre. Comme s’il était éternellement face au tribunal de l’histoire.

Dans l’émission « Sans Concession », le principal opposant au régime Condé a dû revenir encore sur le dossier de l’usine Friguia de la compagnie Rusal alors en faillite. Il a également abordé la question d’Air Guinée, vendue à l’homme d’affaires Mamadou Sylla, alors tout puissant protégé du président Conté. Sans oublier les rails démantelés pendant et après son passage au ministère des Transports.

Guinéenews© vous propose ci-dessous les explications du président l’UFDG par rapport à tous ces dossiers mentionnés ci-haut :

L’usine de Friguia

« L’usine de Fria est un héritage qui n’était plus rentable. En 1989, toutes les réformes pour rentabiliser Friguia ont été menées sans succès. Les partenaires donc ont laissé l’usine à la Guinée pour un franc symbolique. Parce qu’il n’y avait plus aucune valeur, selon eux. La Guinée a récupéré l’usine à 100%  (mais) n’avait pas les capacités de gérer une usine d’alumine dans un marché mondial exigeant. Elle a cherché à privatisé, ça n’a pas marché. Un appel d’offres a été lancé, on n’a pas eu de candidat pour reprendre Fria parce qu’il fallait 400 cent millions de $ d’investissement pour rendre l’usine viable. Avec une extension qui permettait de doubler la capacité de production. Avec sa taille, elle n’était pas compétitive (…). Par la suite les Russes sont venus voir le président (feu Lansana Conté, ndlr). Ces derniers, voulaient racheter l’usine, investir pour l’extension et pour la modernisation. Ils ont signé un protocole avec l’Etat, la Présidence à l’époque, qui engageait le Président de la République à leur vendre l’usine. Cette opération a été réalisée, je n’ai joué aucun rôle (…) les russes ont acheté. Nos partenaires ont vendu au franc symbolique parce que ça ne les intéressait pas. Maintenant on peut dire que le prix était bon, n’était pas bon. Mais c’était entre les bras de l’Etat qui ne savait pas ce qu’il fallait en faire (…) On était embarrassé avec l’usine entre les bras ; on ne savait pas. On n’avait pas les capacités de la gérer. Il fallait la privatiser…

La vente d’Air Guinée

(…) La compagnie Air Guinée avait un personnel de 500 agents. Lorsque je suis arrivé, il y avait le Boeing 737 qui était aussi l’avion de commandement du président Conté pour ses voyages. Parce que lorsque je suis arrivé aux transports, il voyageait encore. Mamadou Sylla a dit que je me suis opposé à cette privatisation ad-hoc par entente directe. Mais le président Conté avait un argument de taille contre moi. Il a dit qu’il y avait trois (3) avions à Air Guinée lorsqu’il accédait au pouvoir. Il y avait un Boeing 707, un Boeing 727 et un 737. Le 707 et 727 ont été vendus au Nigéria. Il n’y avait plus qu’un avion. Il a dit, je suis pour la privatisation de celui-ci. Mais il faut le vendre à un Guinéen comme il y en a un qui est candidat. Mamadou Sylla disait qu’il est candidat, qu’il est capable (…) J’ai dit président, pour gérer une compagnie aérienne, il faut de l’expertise. Je ne pense pas que Mamadou Sylla ait les capacités de gérer vraiment une compagnie aérienne parce que c’est très compliqué le transport aérien. J’ai l’expérience… Depuis que vous m’avez nommé ministre des Transports, je surveille l’évolution des compagnies africaines. Il n’y a pas une seule qui vit sans subvention sauf Ethiopian Air Lines à l’époque. Bref, il a décidé en tant que président qu’il fallait vendre à Mamadou Sylla. Il n’a pas dit de lui donner, il a précisé. J’ai dit bon à partir de là, ma mission est terminée. Je ne suis pas le ministre en charge du portefeuille qui est le ministre des Finances qui est chargé des privatisations. Il y avait même une cellule de privatisation dirigée par Ibrahima Camara au ministère des Finances. Les négociations ont eu lieu là-bas. Le plan social a eu lieu sans même la participation d’un agent du ministère des Transports. Maintenant, c’est le ministère des Transports qui donne l’autorisation à la nouvelle compagnie (…) naturellement à ce titre, j’ai signé (l’autorisation) mais je n’ai pas participé aux négociations (…)

Démantèlement des rails

(…) Les rails, il y a eu beaucoup d’audits qui ont essayé de m’impliquer pour des motifs politiques. C’est impossible ! Parce que je n’ai jamais participé à ces tractations. Au contraire, j’ai fait tout ce qui était possible pour les protéger lorsque j’étais encore là. Malheureusement, il y a eu cette affaire (mais le train ne circulait pas déjà depuis fort longtemps). Je n’ai pas pu même le relancer. Je suis arrivé, il n’y avait pas de train qui circulait à cause des difficultés. Malheureusement, ils veulent toujours m’attribué tout cela. Non, ce n’est pas moi. Pas du tout, je n’ai rien fait (…) Il y avait une direction du chemin de fer au niveau du ministère. Ces gens se battaient. On a écrit au ministère de la Sécurité, au ministère de la Défense, à tous ceux qui avaient les moyens de protéger. On n’avait pas la force en tant que ministère. Mais, on a alerté et tous les courriers et ont été vérifiés. Après moi, lorsque je suis allé à la Primature, Aliou Condé qui a pris la succession du ministère des Transports, s’est battu comme un beau diable pour sauver l’essentiel. Mais c’était un chemin de fer en abandon (…) donc les gens se sont acharnés sur les rails un peu partout. Malheureusement, on n’a pas eu, ni moi, ni lui (Aliou Condé ndlr) le soutien qu’il fallait pour protéger les rails »

Des propos qui corroborent son affirmation quand il déclare « j’ai un devoir d’explications, je n’ai aucune part de responsabilité. Je n’ai pas été ministre des Mines, je n’ai pas pris de décision… Mais, je connais puisque j’étais un acteur… »

Lire vidéo:

Suivez en direct Cellou Dalein Diallo Président de l’UFDG dans l’émission sans concession de Guinéenews

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