« si nous devons quitter aujourd’hui la devanture de l’usine, c’est soit le président Alpha Condé, soit Kassory Fofana… »
Toutes vêtues de blanc, les veuves des travailleurs de Rusal/Friguia ont envahi l’entrée de l’usine pour protester contre le sort à elles réservé par la direction. Elles ont profité de la journée internationale des droits des femmes pour organiser un sit-in. Cette sortie fait suite aux fausses promesses qui leur ont été faites depuis leur dernière revendication au mois de novembre 2020.
A cet effet, Mme Hawa Camara, la porte-parole des veuves très remontée est revenue sur les raisons de leur manifestation. « Nous sommes devant l’usine juste pour réclamer nos droits. Comme vous voyez, nous sommes des veuves, nous venons réclamer nos droits. Nous étions venues ici une fois et Madame le préfet est venue nous chercher. Elle nous a amenées dans son bureau et a promis qu’elle va régler notre problème. Nous sommes privées de tout entre autres : l’assistance, les soins médicaux, la retraite, la pension et autres avantages….
Depuis le décès de nos maris, nos enfants ne vont plus à l’école même quand nous tombons malades et qu’on part à l’hôpital Pechiney ils ne nous assistent pas. C’est vraiment dur pour nous. Malgré que nous mourons de faim, les autorités ne calculent pas ça mais Dieu est grand. Mais si nous devons quitter aujourd’hui la devanture de l’usine, c’est soit le président Alpha Condé, soit Kassory Fofana ou le directeur de l’usine pour nous régler », déclare –t-elle.
Cette situation n’est pas sans conséquence. Elle interpelle autant ce travailleur sous le sceau de l’anonymat qui s’inquiète aussi et se pose la question de savoir que deviendra aussi sa famille quand il sera rappelé à Dieu.
« Aujourd’hui, ce qui arrive aux femmes de nos collègues disparus pendant qu’ils étaient en service, m’interpelle aussi. Il faut que nous prenions tous notre responsabilité, ce qui arrive à ces femmes, arrivera aussi à nos femmes quand on va mourir. Je suis très choqué que personne ne lève son petit doigt alors que nous sommes et serions tous dans la même situation que ces femmes qui se battent pour avoir le règlement », dénonce-t-il
Présent sur les lieux, Lansana Boffa Camara, le maire de la commune urbaine de Fria n’a pas voulu se prononcer sur le cas de ces veuves qui comptent y rester.
Toutes nos tentatives à avoir les réactions de la direction de la Rusal sont restées vaines.
Affaires à suivre.