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Francs guinéens : des pratiques qui détériorent nos billets sous le silence de tous

En ce 1er mars 2022, la monnaie fête ses 62 ans depuis sa création. Au nom des coutumes et traditions, les billets de notre monnaie, un des éléments de la souveraineté de notre nation, sont agressés quotidiennement par les citoyens. Pendant les cérémonies, les billets sont utilisés pour décorer les ténues ou les cadeaux offerts aux personnes. Des pratiques qui détériorent nos billets sous le silence des autorités sensées veiller à la sécurité de la monnaie.

Lors des cérémonies de mariage, des nouvelles coupures de nos billets  (les 500 GNF, 1000 GNF, 2000 GNF, 5000 GNF, 10 000 GNF ou 20 000 GNF) sont cousues ou agrafées voir même collées contre le complet de la nouvelle mariée, l’éventail, la calebasse ou le parapluie. Ces pratiques se font aussi lors de la remise des diplômes aux étudiants sortant des universités, Instituts ou des Centres de formation professionnelle.

Contacté pour comprendre pourquoi l’utilisation des billets dans les mariages, Ibrahima Kandia Camara de la structure Djelytomba qui regroupe les communicateurs traditionnels de Mamou apporte des explications : « l’utilisation des billets de la monnaie dans nos mariages ne figure sur aucun texte religieux. Nos parents le pratiquent pour honorer la nouvelle mariée. Si la fille lors son mariage garde toujours sa virginité, les parents du mari très contents, lui font divers cadeaux : des bijoux, des habits, des ustensiles de cuisine, de l’argent. C’est ainsi sur le complet qu’elle doit porter pour la première fois après son mariage, on met des billets sur le complet, on met des billets sur le foulard et sur le parapluie. Une personne prend la fille sur ses épaules de son époux jusqu’au domicile de ses parents », explique t-il.

Ces billets de banque sont parfois cousus ou collés sur des supports. Les traces de l’aiguille ou la colle liquide sur les billets les font perdre de leur qualité. Car certains billets sont déchirés, d’autres se coupent en deux.

Selon un banquier, dès l’instant qu’un billet est payé à une tierce personne, il devient la propriété à cette personne qui doit l’utiliser exclusivement dans le domaine économique.

Au delà de l’utilisation économique, les billets de notre monnaie sont utilisés sous fond de publicité fait prévu et puni par le code pénal en son article 986 qui dispose : « Le fait d’utiliser comme support d’une publicité quelconque des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cour légal en Guinée ou émis par les Institutions étrangères ou internationales habilitées à cette fin est puni de l’amende prévu pour les contraventions de la 2ème classe. Les personnes coupables de la contravention prévue au présent article encourent également la peine complémentaire de confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de la chose qui en est le produit ».

L’administration doit sauvegarder tous les éléments de notre souveraineté notamment la monnaie pour nous épargner souvent d’émettre des nouvelles coupures qui n’est pas sans conséquence sur notre économie.

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