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Forum National sur l’Enfance : autorités et partenaires échangent sur la problématique de l’enfance

Deuxième du genre, ce forum a été l’occasion pour les acteurs de faire l’état des lieux de la protection de l’enfance au cours des 5 dernières années afin d’élaborer un plan quinquennal de protection de l’enfant

Dix ans après la tenue du premier forum sur l’enfance en Guinée, voilà que le gouvernement guinéen et ses partenaires techniques et financiers se penchent de nouveau sur la question de l’enfant à la faveur d’un deuxième forum national dont le thème  a porté sur la : « Place de l’enfance dans le processus de développement économique et social de la Guinée à l’horizon 2025 ».

En effet, dès 1990, soit un an après l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la convention relative aux droits de l’enfant, la Guinée a été le 14e pays à la ratifier, donc parmi les premiers à ratifier cette convention qui consacre la protection des droits de l’enfant.

La cérémonie d’ouverture de ce deuxième forum qui a eu lieu le 07 juillet 2021 à Conakry, a regroupé autour de la Ministre Directrice de cabinet de la Primature représentant le Premier Ministre, Chef du gouvernement, la Ministre de l’Action sociale et de l’Enfance, la Ministre du Tourisme, de l’Hôtellerie et de l’Artisanat, le Représentant de l’UNICEF en Guinée et les autres délégués des organisations internationales intervenant dans le domaine de l’enfance.

Ce deuxième forum était une occasion pour la Guinée d’apprécier le niveau de mise en œuvre des recommandations du premier forum, de faire l’état des lieux de la protection de l’enfance au cours des 5 dernières années et d’élaborer un plan quinquennal de protection de l’enfant pour la période 2021-2025.

Pour Aïssata Daffé, Ministre de l’Action Sociale et de l’Enfance « le deuxième forum dont les travaux débutent aujourd’hui, trouve son fondement dans l’impérieuse nécessité pour nous, une décennie après le premier forum, de mesurer non seulement les avancées en matière de protection des droits des enfants, mais aussi et surtout d’identifier les défis majeurs et les perspectives afin de les relever. Pour y parvenir avec le maximum d’efficacité et d’efficience, un document d’analyse de la situation des enfants en Guinée prenant en compte les recommandations du premier forum fera l’objet de présentation et de débats entre les intervenants dans le secteur de la protection ».

Ainsi, de ce regard rétrospectif, il est ressorti quelques avancées dans la protection de l’enfance en Guinée. Il s’agit entre autres de : l’amélioration du cadre légal et réglementaire qui criminalise les atteintes graves aux droits de l’enfant, l’adoption récente des instruments juridiques en faveur des personnes vivant avec handicaps et albinisme, l’amélioration de l’offre de services pour garantir l’accès des enfants aux droits, la participation des enfants et des jeunes aux processus de planification de prise de décision au niveau local et au niveau national à travers le parlement des enfants dont le bureau vient d’être renouvelé.

Le pays est également partie prenante de tous les instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’enfant et dispose d’une loi spécifique sur tous les sujets touchant la vie de l’enfant.

Pour Bangoura Gnalén Condé, Ministre, Directrice de cabinet à la Primature, représentant le Premier Ministre, Chef du gouvernement « il m’est plausible d’annoncer aujourd’hui solennellement que notre pays est devenu le 61ème pays au monde dans la lutte contre les violences à l’encontre des enfants et le 27ème pays à avoir la distinction du statut de pays pionniers dans la promotion de l’éradication des violences contre les enfants, notamment les châtiments corporels ».

Malgré ces progrès, l’on note cependant des points à améliorer, soulignera Pierre Ngom, Représentant de l’UNICEF intervenant au nom des partenaires techniques et financiers : « Selon le rapport de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2018), plus de 46 % des femmes ont été mariées avant l’âge de 18 ans ; plus de 94 % des femmes de 15-49 ans ont subi une forme de mutilations génitales féminines, le taux de vaccination des enfants reste faible, soit 24 % et le taux d’enregistrement des enfants à l’état civil qui est de 62 % demeure passable. Selon l’annuaire statistique 2019-2020 de l’Éducation, le taux brut d’achèvement des élèves au primaire est de 56,5 % et celui du maintien des filles à 50,71 % ».

Pendant 3 jours, les participants procéderont à l’évaluation des problématiques de l’enfance afin de mesurer non seulement les avancées et les difficultés, mais aussi et surtout de se projeter à court, moyen et long terme pour des solutions durables.
Et déjà, Mlle Mariame Diallo, la nouvelle Présidente du parlement des enfants a fondé l’espoir quant à l’issue de ces travaux « je ne doute point de votre détermination à traduire dans les faits, la feuille de route qui découlera de ce forum, car votre engagement en faveur des couches vulnérables de notre pays n’est plus à démontrer. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, je lance un appel à l’ensemble des acteurs pour une mutualisation des moyens en vue d’accompagner la mise en œuvre du cadre programmatique issu de ce forum ».

Au terme de ces 3 jours d’intenses travaux, les participants à ce deuxième forum national sur l’enfance en Guinée ont abouti à des recommandations parmi lesquelles l’élaboration des textes d’application du code de l’enfant, l’alignement des partenaires sur la mise en œuvre du plan quinquennal issu du forum, le renforcement du système national d’information sur les violations des droits de l’enfant ; le renforcement du dispositif de protection qui va conduire à l’évaluation du système de protection de l’enfant en Guinée, entre autres.
Sur financement du plan quinquennal, il a été recommandé d’accroître le budget national alloué à la protection de l’enfance de 2 % à l’horizon 2025, conformément aux recommandations de la CEDEAO, ainsi que la mise en place d’une commission sur les financements innovants au sein de la direction nationale de l’Enfance.

La Ministre de l’Action Sociale et de l’Enfance a exhorté les acteurs à faire siennes ces recommandations qui, en réalité, constituent un véritable catalogue d’idées pouvant permettre de créer un environnement propice à l’épanouissement de l’enfant guinéen.

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