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Football guinéen: quelle conséquence tirée de la victoire à minima du Syli National contre les Centrafricains?

A tout casser, il faut dire que la victoire in extremis du Syli National au stade du 28 septembre obéit à une logique, qui dit qu’il ne faut pas faire de la récupération politique du football. Il y a des choses irrationnelles qu’on n’explique pas, mais les conséquences persistent comme une sorte de mauvais sort, ou de malédiction.

Le passé nous rappelle que quand le Hafia FC, au sommet de son art, en 1973, devait recevoir l’adversaire au match retour, Sékou Touré avait solennellement déclaré que « Le Hafia prouvera sa supériorité à l’ASEC, à Conakry ». Chose promise, chose due, le Hafia rendit les 3 buts et marqua 2 autres pour faire un score de 5-3 sur l’ensemble des deux rencontres.

Les Guinéens avaient en idée que la politique de Sékou a eu raison sur le football. La suite ne le confirmera pas, le Hafia se fera éliminer piètrement par les Léopards de Douala au tour suivant. La pression politique n’a servi qu’à faire illusion pour tomber des nues.

Plus tard, en 1976, alors que la Révolution voulait faire du football un capital politique pour redorer son blason après le «complot peul » et l’arrestation suivie de la mort tragique de Telly Diallo, le Syli National parvint en finale de la Coupe d’Afrique des Nations à Addis-Abeba, balayant tout sur son passage. Il était archi-favoris devant les Marocains, qu’il a menés au score jusqu’à la 85ème minutes.

A Conakry, l’on se préparait à fêter l’évènement avec tous les fastes possibles, ce fut l’égalisation. La formule de championnat de ce tournoi, comme l’ironie du sort, avait décidé autrement. Le match nul  de 1-1 contre le Nigéria et demi-finale exigeait impérativement une victoire pour être champion, les gamins se rappellent encore de ce cris de Pathé Diallo : «Eh Allah!». Qu’à cela ne tenait, puisque le Hafia sera encore en finale de la coupe d’Afrique des clubs champions contre le Mouloudia d’Alger. Les Guinéens croyaient encore que cette fois, rien à faire, l’affaire était dans le sac en décembre, d’autant qu’à l’aller, le Hafia avait nettement dominé son adversaire par un score de 3-0.

En prime, le meilleur Algérien, Ben Cheick était suspendu pour 2 cartons jaunes. Apparemment, rien ne pouvait empêcher le Hafia de remporter définitivement le trophée Kwame Nkrumah. Par suffisance ou par malédiction, les dirigeants guinéens vendirent la peau de l’ours et autorisèrent à Ben Cheick de prendre part à la rencontre, fermant aveuglement les yeux sur la suspension de ce Ben Cheick. Et c’est lui qui sera à l’origine du désastre, il réduit le score et permit aux autres d’égaliser les 3 buts. Aux tirs de pénaltys, le Hafia fut battu.

De retour, Sékou Touré, ‘’Le Fama’’, était si en colère que les Petit Sory furent envoyés faire un tour au camp Boiro, pour leur apprendre à fignoler. Le Hafia se rattrapera en 77 en remportant définitivement le trophée NKrumah devant les Heart of Ock du Ghana. Heureuse coïncidence, une équipe du pays de ce même Nkrumah, démontrant ainsi, si besoin en était, qu’il était la meilleure équipe de la décennie. Mais depuis, plus rien. Le football guinéen tombait dans l’anonymat avec l’élimination au premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations du Nigéria.

S’en suivra une traversée du désert de 14 ans avec l’apparition de la génération Titi, Salam, Mohamed Sylla Ofei et autres. Là encore, le général Lansana Conté voulu en faire un capital politique. Malgré le talent indéniable de cette génération, elle s’est fait battre par toute l’Afrique, à commencer par les voisins Maliens, Sénégalais et Ivoiriens lors des derbys à grands enjeux pour l’honneur et pour l’orgueil, et cela, sans compter des centaines de millions de francs mis à disposition de l’équipe pour récolter une infime victoire pour pouvoir exulter.

Il y a des choses qu’on n’explique pas parce qu’elles ne sont pas matérielles, mais sans être fanatiques et obscurantistes, on voit qu’à chaque expédition du Syli National dans les compétitions africaines, des sommes d’argent colossales ont été déboursées pour alimenter les marabouts qui plastronnaient doctoralement à de victoires qui se sont terminées par des fiascos plus retentissants les uns que les autres.

Il ne reste plus qu’à tirer une conclusion que la récupération politique du football ne conduit qu’à des résultats décevants. Actuellement, les victoire et les choses de la gloire sont si rares que l’on beut tout récupérer au compte du RPG, à commencer par la rentrée gratuite envisagée à un moment. Mais ce qui est clair, les victoires sportives n’arrangent point les déboires politiques. A supposer que la rentrée fût gratuite et que le Syli était défait, puisqu’au vu de la rencontre (sur CIS TV, la RTG  était gondolée), la courte victoire tirée par les cheveux, est un avertissement sévère qu’il faut éviter de mélanger politique et sport.

On a vu les Ivoiriens trimer dur pour venir à bout des Rwandais et que le retour en Centrafrique ne sera pas une promenade de santé. Quant au match retour au Stade du 28 Septembre, contre lés Eléphants mâles blessés, ce sera une autre paire de manches. En un mot, tous les matches à venir seront décisifs et déterminants. Les 6 points engrangés suffiront-ils pour aller à Yaoundé, ou où-là?

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