Comme prévu, le secrétaire général de la Fédération syndicale autonome des travailleurs de banques, assurances et micro-finances de Guinée (FESABAG) est arrivé ce matin à la direction centrale de la police judiciaire. Au moment où nous mettons en ligne cette dépêche, il est en audition au bureau d’un officier de police judiciaire.
Avant de rentrer dans l’enceinte de la DCPJ avec son avocat, Salifou Béavogui, le secrétaire général de la FESABAG a tenu à réitérer qu’il n’a jamais insulté la justice et qu’il a plutôt parlé des magistrats qui ont jugé les affaires dans lesquelles Ecobank et Afriland Bank ont été condamnées la semaine dernière par la Cour d’appel de Conakry. » J’ai dit des magistrats et non les magistrats« , a-t-il réitéré.
Abdoulaye Sow est convoqué sur instruction du procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum. Celui-ci a été instruit par un des avocats généraux de la Cour d’appel de Conakry.
Dans une déclaration publiée mercredi dernier dans la presse, la FESABAG a dit apprendre avec une profonde déception « la récidive de l’arnaque de nos banques à travers des décisions de justice peu orthodoxes à travers des clients indélicats pour mettre nos institutions en péril… ». Et de poursuivre : « aujourd’hui les condamnations de Ecobank et Afriland First Bank par suite des crédits accordés à des clients en complicité avec des magistrats véreux sont une parfaite illustration du dysfonctionnement et la volonté manifeste de nuire voire mettre en péril nos institutions… dans cette logique la FESABAG dans son rôle régalien de défense du travail et des travailleurs ne cautionnera et n’acceptera jamais cette envie machiavélique de contribuer à la fermeture de nos institutions…ces pratiques d’un autre âge ».
Pour l’avocat général, Mohamed Lamine Diallo, ces propos contenus dans la déclaration de la FESABAG sont constitutifs des infractions « d’atteintes au respect dû à la justice, de diffamation et d’injures à l’encontre de l’institution judiciaire et des magistrats, faits prévus et punis par les dispositions des articles 363, 364 et 739 du Code pénal… ».