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Faranah : une pratique à haut risque qu’on laisse pourtant perdurer

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Les images parlent mieux, dit-on. Celles qu’on montre ici, le confirment bien et illustrent parfaitement les nombreuses pratiques dont nous voulons faire cas ici. Elles se déroulent à longueur de journée dans la commune urbaine de Faranah et au-delà. Il s’agit du recours excessif aux tricycles, pour transporter tout produit, qu’il soit adapté ou pas, à ce moyen de déplacement. Cette  pratique est si habituelle, qu’elle passe pour un fait anodin, à la limite du banal. On s’en accommode parfaitement, comme si de rien n’était.

Pourtant, elle  n’est pas aussi ‘’innocente’’ qu’elle en a l’air.  Cette coutume présente même des risques pour son utilisateur et pour les autres usagers. Et les pouvoirs publics devraient s’en préoccuper. Mais, jusque-là, aucune autorité locale ou administrative n’intervient pour inverser la tendance. On laisse faire. Tant que ça arrange les uns et les autres !

C’est dans ce ‘’silence’’, quasi général, qu’en ville, un conducteur de tricycle a eu la gorge tranchée, par les barres de fer qu’il transportait sur le pont du fleuve Niger, à la rentrée principale de Faranah.

Récemment encore, un autre jeune a trouvé la mort, suite à la rupture de l’arrimage des chevrons qu’il transportait, dans le quartier Tonkolonko 2. Les témoins rapportent que la tragédie est survenue, lorsqu’il se frayait un chemin facile, du côté du mur d’enceinte du Bataillon Autonome de Faranah.

Malgré tous ces malheurs et toutes ces conséquences, aucune réaction particulière n’a été enregistrée. Personne, à Faranah ville, ne s’est plaint ou ne s’est senti offusqué, pour appeler à l’éradication de cette infraction qui continue à faire des victimes.

Ce comportement des transporteurs est si courant, qu’au final, il a été catalogué. C’est ainsi que les citoyens classent dorénavant les pratiquants de ce mode de transport, dans la catégorie dite des usagers qui n’accordent aucun respect aux règles de la circulation. Une publicité, à la limite, peu honorable, il faut l’admettre !

Toujours est-il que les mêmes qui sont catalogués, continuent d’utiliser tous les moyens, même les plus inadaptés et inattendus, pour perpétuer leur mode de transport à  risque.

C’est ainsi qu’à Faranah, en plus des tricycles, les camions sont utilisés pour transporter les personnes et  leurs biens, dans les marchés hebdomadaires. À cela s’ajoute l’excès de vitesse, une infraction que commettent  les conducteurs, dans leur grande majorité,  en ville, comme en rase campagne.  Ce qui provoque également des accidents.

Face à tous ces problèmes, on se demande pourquoi les autorités  ne réagissent pas jusque-là ? Quand est-ce que les acteurs, qui commettent cette infraction au quotidien, vont prendre conscience des risques qu’ils encourent et font encourir aux autres et changer de comportement ? Quand, ce phénomène va-t-il être extirpé, totalement, des habitudes des usagers et des citoyens de Faranah ?

Jusque-là, on en est à se demander le pourquoi et le comment. A qui imputer la responsabilité de faire changer de comportement? Est-ce aux usagers que cela incombe ou aux responsables en charge de ce mode de transport ? Le  sujet est diversement apprécié par les usagers.

Quand aux agents et aux syndicats, leur réponse est quasiment la même.  Lorsque nous avons voulu savoir, pourquoi ils tolèrent et laissent passer les auteurs de ces pratiques, pourtant reconnues dangereuses,  ils nous ont dit ceci: « Vous savez, c’est l’Afrique et c’est une situation qui peut provoquer la colère des citoyens. Si nous agissons,  avec toute la rigueur qu’il faut, dans le contrôle routier, il y a des  risques que des usagers refusent d’obtempérer et s’en prennent à nous, de façon ouverte et flagrante. Si on ne prend garde, il s’en suit une altercation qui peut dégénérer et se transformer en émeute ou à une manifestation. On nous accuse alors d’être à l’origine des troubles qui en résultent. Les émeutiers s’en prennent à nous et saccagent nos domiciles. Pour les agents, le problème ne s’arrête pas là. Ça peut leur coûter leur poste ou les conduire en prison. Vous savez, nous sommes pauvres, sinon, personne n’aime faire cela. C’est une affaire très sensible, difficile à résoudre. »

 

 

 

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