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Expulsion des Sierra-léonais : une démarche critiquée par Dr Faya Millimouno

Le Bloc Libéral salue les efforts visant à démanteler les zones criminogènes à Conakry, mais critique la manière dont certains Léonais ont été rapatriés vers leur pays. Lors d’une rencontre organisée ce samedi 14 décembre au siège du parti, Dr Faya Millimouno a dénoncé les autorités responsables de la protection civile. Selon lui, bien que les Guinéens aient le droit de vivre en paix, cela ne doit pas se faire au détriment des étrangers.

« Nous avons compris que les autorités judiciaires commencent à agir. Nous avons suivi l’intervention du procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, qui a instruit les forces de sécurité de démanteler les foyers de criminalité dans le Grand Conakry. Nous saluons cette initiative. C’est un pas dans la bonne direction, et nous souhaitons qu’elle s’étende à chaque mètre carré des 245 857 km² de notre pays, pour que tout Guinéen puisse vivre en paix sur le territoire national », a-t-il affirmé en début de propos.

Cependant, Dr Faya Millimouno a déploré la procédure de rapatriement de certains Léonais. Brandissant un communiqué officiel de la police léonaise, il a dénoncé la conduite des autorités guinéennes dans cette affaire.

« Ceci est une note publique émise par la police léonaise. Elle mentionne l’expulsion de citoyens léonais par les autorités guinéennes vers la Sierra Leone. Lors du début de cette opération, l’autorité léonaise, n’ayant pas été informée via son ambassade ou par des responsables aux frontières, avait refusé cette démarche. La frontière avait même été temporairement fermée entre la Guinée et la Sierra Leone. Ce n’est qu’après une communication officielle des autorités guinéennes que la déportation a été autorisée.

On ne peut pas dire qu’il est impossible d’expulser une personne considérée comme dangereuse, mais il faut d’abord établir, selon nos lois, sa culpabilité. Une fois cela fait, ni le traité de la CEDEAO ni les textes qui nous lient aux autres pays de l’Union africaine n’interdisent qu’un Léonais arrêté pour des faits criminels en Guinée soit jugé et purgé sa peine sur le territoire guinéen », a-t-il souligné.

Pour Dr Faya Millimouno, il serait préférable qu’un délinquant guinéen en Sierra Leone soit jugé conformément à la loi locale, dans une procédure transparente, et purge sa peine sur place, selon les règles en vigueur.

« Il est honteux de dire que sur le sol guinéen, nous avons déporté un Ivoirien, un Burkinabè ou un Léonais. Cela montre que les autorités doivent accorder une attention particulière à la sécurité nationale. Il faut démanteler tous les foyers criminels, non seulement dans le Grand Conakry mais aussi sur toute l’étendue du territoire national. Toutefois, cela doit se faire dans le respect de nos engagements internationaux. Cet aspect est extrêmement important », a-t-il insisté avant de justifier sa prise de position par le fait que des millions de Guinéens vivent dans la sous-région, notamment en Sierra Leone, au Liberia, au Ghana, au Sénégal et en Côte d’Ivoire…

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