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Environnement : le piteux état des cours d’eau de Labé inquiète des spécialistes 

De Sassé à Thiallakoun, en passant par Pounthioun, Gadha Pounthioun, Hoggo M’Bouro, Pépé, Donghora et Domby, les quelques cours d’eau qui  serpentent les secteurs et quartiers de Labé ont quasiment tous tari.

Ces ruisseaux n’existent désormais que de nom, car de nos jours, ils servent de lieux d’habitation ou de dépotoirs d’ordure au vu et au su de tout le monde.

Ces cours d’eau qui jadis servaient fièrement les habitants de la capitale du Foutah Djallon douze mois sur douze ne sont dorénavant opérationnels qu’en saison des grandes pluies. Et ce, juste comme caniveaux d’évacuation des eaux de ruissellement. Une situation qui attire l’attention des spécialistes environnementaux basés à Labé qui ont voulu procéder à un rappel à l’ordre.

Aissatou Ousmane Baldé, ingénieur en eaux et forêts aborde le sujet à l’aune de sa perception : « ce sont des choses qui sont causées par la coupe abusive du bois, parce que si vous remarquez auparavant, il y avait beaucoup d’arbres au bord de ces marigots. Tout cela a été coupé et remplacé par des habitations. Donc, c’est quelque chose qui est aussi dû à l’explosion démographique de la population ; l’agrandissement des villes. C’est ce qui fait qu’on coupe le bois jusque dans les marigots pour en faire des habitations », entame-t-elle.

Responsable du suivi et évaluation d’une ONG environnementale de la place Mamadou Aliou Diari Diallo, renchérit en ces termes : « c’est tout simplement occasionné par les activités, c’est-à-dire le quotidien de l’homme. Quand vous prenez les cours d’eau des centres urbains ou les ruisseaux qui existaient avant ; pour la plupart, il y a eu des occupations anarchiques. Que ça soit des constructions, des dépotoirs d’ordure. En plus, les eaux de ruissellement drainent les ordures au niveau des lits de ces cours d’eau. Donc c’est ce qui a causé tout ça ».

Pourtant les conséquences de cette situation causée et occasionnée par l’homme sont néfastes et inestimables soutient Aissatou Ousmane qui revient en ces termes : « les rivières peuvent déborder et créer des dommages à ces personnes qui y habitent. Les conséquences sont le réchauffement climatique global de la planète. Regardez, l’harmattan ce n’est plus comme avant au Foutah, ce n’est plus la même chose. Il fait excessivement chaud. Donc, c’est dû à cette coupe abusive du bois ».

« Je dirais aux autorités locales chargées des eaux et forêts environnement ou bien chargé de l’assainissement, c’est de décentraliser. Il faut décentraliser jusque dans les secteurs, jusque dans les quartiers pour que vraiment les chefs de secteurs, les chefs de quartiers prennent en charge l’assainissement de leur quartier. On doit essayer d’aménager les bords des marigots, les bords des rivières et en faire des lieux d’attractions, des parcs, des réserves au lieu d’y habiter », insiste Aissatou Ousmane Baldé, ingénieur en eaux et forêts.

Pour Aliou Diari Diallo, les pistes de solution ne manquent pas : « d’abord il faut sensibiliser les gens sur la citoyenneté ; en seconde phase on peut envisager des activités d’assainissement autour de ces cours d’eau, c’est-à-dire on peut curer les cours d’eau comme on peut les nettoyer et ne plus déposer les ordures le long des cours d’eau. Mais aussi éviter de couper les arbres qui sont autour de ces cours d’eau parce que c’est l’un des plus grands problèmes », reconnaît-il.

À la section préfectorale de l’environnement de Labé, Mamadou Kobera Diallo, le responsable du service lève un coin du voile sur les initiatives de son service quant à la sauvegarde de ces cours d’eau : « par rapport à l’environnement voilà ce que nous envisageons pour sauver les cours d’eau. La première des choses c’est de protéger le reliquat de forêt qui reste le long des cours d’eau. La deuxième des choses, c’est de reboiser pour augmenter la couverture forestière qui empêche l’évaporation de l’eau. La troisième c’est d’essayer de faire moins de dégât par rapport à tout ce qui est formation forestière le long des cours d’eau et au niveau des berges », partage-t-il.

Pour ce qui est des habitations, Mamadou Kobera Diallo soutient que son service envisage cette année de réduire la poussée des bâtiments sur les lits des cours d’eau.

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