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Environnement : Le fleuve Foto pollué par les activités de la société Ashapura

L’exploitation de la bauxite par la société minière Ashapura, installée dans le district de Kaleta Mouminiya, sous-préfecture de Tanènè, sise à Dubréka, n’est pas sans conséquences pendant la saison des pluies.

Selon le constat fait par une équipe d’une mission préfectorale, les eaux de ruissellement provenant des stocks polluent le fleuve Foto qui traverse 13 villages tous situés sur son long.

Pour s’enquérir de la réalité, le préfet de Fria, colonel Alpha Oumar Cissé, accompagné des responsables en charge de l’environnement, des mines, de l’agriculture, de la pêche, et des médias, s’est rendu ce lundi sur le site de ladite société.

Avec les responsables de ladite société, le préfet de Fria et sa suite ont constaté les dégâts sur les différents sites miniers à l’origine des dommages causés au fleuve.

Selon lui, « nous avons fait un déplacement avec tous les techniciens des services techniques de la préfecture au niveau de la base vie et de la base d’exploitation de la société Ashapura, qui, aujourd’hui, est pointée du doigt pour la pollution du cours d’eau qui traverse plusieurs villages de la sous-préfecture de Tormelin.

Le constat n’est pas reluisant et nous avons travaillé avec tous les techniciens depuis ce matin jusqu’à maintenant. Tous les sites ont été visités, et nous rentrons maintenant à Fria pour permettre aux différentes commissions d’analyser ce qui a été vu sur le terrain afin de proposer, dans un bref délai, des solutions que nous soumettrons à la société Ashapura pour éradiquer rapidement cette pollution.»

Poursuivant, il a ajouté : « vous savez, polluer est facile, mais trouver des remèdes ne se fait pas en un seul jour. Je sais que la population environnante, habituée à utiliser ce cours d’eau, n’a pas la tâche facile. Nous leur demandons un peu de patience et je les rassure que tout sera fait pour trouver des solutions palliatives que les services techniques proposeront pour aider tout le monde, en particulier la population. En ce qui concerne la pollution, il faut l’arrêter immédiatement. »

Face à cette situation due à la pollution, Zakaria Camara, responsable des relations communautaires de ladite société, reconnaît les faits et déclare que la société s’engage à réparer les dommages causés.

« Nous sommes déjà très contents de la visite de monsieur le préfet parce que cela prouve qu’il y a une autorité qui veille sur sa population. Face à cette situation, nous sommes disposés à faire de notre mieux pour minimiser les dégâts. Comme vous l’avez vu vous-même, ce sont généralement les pluies diluviennes qui provoquent cela, les eaux s’écoulant de nos stocks endommagent les rivières. Pour ce genre de situation, nous avons toujours des plans en place pour soulager un peu la population. À chaque fois qu’il y a des problèmes d’eau dans les villages, nous fournissons des forages et des mesures d’accompagnement« , a-t-il déclaré.

Aujourd’hui, il faut le reconnaître, la pollution du fleuve Foto cause des effets négatifs sur la vie aquatique, sur la population locale, mais aussi sur l’agriculture, selon Kaba Konaté directeur préfectoral de l’agriculture

« J’ai constaté que le cours d’eau qui irrigue le fleuve Foto est pollué par l’exploitation anarchique de la mine. Cela a un impact direct sur l’agriculture, car l’eau qui devrait irriguer est déjà polluée, et on ne peut pas l’utiliser. C’est un véritable problème pour le développement harmonieux des cultures dans le périmètre aménagé« , a-t-il déclaré.

Pour sa part, Amara Bangoura, Secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Fria, rappelle que la société est passible de sanctions en raison de cette pollution.

« Il est évident que des sanctions sont prévues à cet effet. C’est pour cela que la délégation préfectorale, conduite par monsieur le préfet, a invité les services techniques à effectuer cette mission avec nous. Si nous prenons les dispositions du code minier, il y a des articles qui prévoient des sanctions à cet égard. Le code de l’environnement prévoit également des sanctions pour l’infraction constatée sur le terrain », a-t-il confirmé.

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