« Permettez-moi d’admettre qu’il existe dans ce pays des craintes croissantes de troubles politiques à l’approche des élections présidentielles. Des craintes créées par des revendications et contre revendications des parties en présence. Actuellement la question la plus importante en jeu, est la paix et la stabilité de la République de Guinée. Les divergences politiques sont propres à toute démocratie, mais elles ne doivent pas dégénérer en troubles à l’ordre public, en incitation à la révolte et la violence ainsi qu’en mépris de l’État de droit.La République de Guinée a déjà connu son lot de violences, d’attaques contre les civils inoffensifs et des acteurs politiques. Ce n’est pas la Guinée dont les pères fondateurs ont rêvé, ce n’est pas la Guinée que nous voulons maintenant et certainement pas la Guinée que nous voulons pour nos enfants. »
La première session ordinaire de la 9ème législature s’est ouverte en présence des membres du gouvernement, des représentants des institutions républicaines et de la délégation du parlement de la CEDEAO en séjour en Guinée, ce lundi 5 octobre à Conakry.
Invité à cette cérémonie, Sidie Mohamed Tunis, président du Parlement de la CEDEAO, a dans son allocution, loué les efforts consentis par les pères fondateurs de l’indépendance dont feu Ahmed Sékou Touré qui se sont battus pour la paix, une économie forte, des infrastructures, la démocratie et la liberté, en rejetant le colonialisme dans toute son acception.
Il a exhorté les parlementaires guinéens à considérer leur rôle sacré et de s’acquitter de leur devoir avec la plus grande honnêteté et diligence.
Face aux nombreux défis qui attendent le Parlement, en tant que principal organe de délibération et d’élaboration des lois, Sidie Mohamed Tunis a invité des homologues guinéens formulent des politiques et des lois qui permettront de revitaliser l’État et de renforcer les institutions étatiques de manière à assurer une meilleure coordination, cohésion, efficacité et capacité d’exécution.
« Vous devez rassurer à jouer correctement votre rôle de principal élaborateur des lois qui régissent l’État en le faisant sans parti pris, sans crainte ni faveur.
J’espère qu’au cours de cette session, les lois que vous élaborez viseront l’équité et la justice pour tous et plus particulièrement pour la jeune génération », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « la problématique du chômage en particulier chez les jeunes ne devrait plus être de mise. Cette problématique est généralement exploitée par des groupes terroristes et militants qui recrutent nos jeunes pour peu où rien et les utilisent contre nos communautés. En outre, bon nombre de nos jeunes ont dû prendre le risque de prendre des mers dangereuses en quête de meilleures perspectives en Europe où certains ont perdu la vie prématurément. Il est temps que nous cessons de croiser les bras et de regarder ces événements se produire. Nous devons assurer un avenir à notre jeûne génération, car aucune excuse ne saura justifier notre échec ».
La prise en compte des personnes vulnérables, les conséquences économiques de la Covid-19, l’accès à l’éducation, à une alimentation saine et le dialogue avec les toutes les parties prenantes sont entre autres invites faites par le président du parlement de la CEDEAO à celui de la Guinée.
Sidie Mohamed Tunis n’a pas passé sous silence la crise politique dans le pays. « Permettez-moi d’admettre qu’il existe dans ce pays des craintes croissantes de troubles politiques à l’approche des élections présidentielles. Des craintes créées par des revendications et contre revendications des parties en présence. Actuellement la question la plus importante en jeu, est la paix et la stabilité de la République de Guinée. Les divergences politiques sont propres à toute démocratie, mais elles ne doivent pas dégénérer en troubles à l’ordre public, en incitation à la révolte et la violence ainsi qu’en mépris de l’État de droit », a-t-il souligné.
Il a réitéré la position de la CEDEAO en appelant toutes les parties à s’abstenir de la violence et à s’engager dans un dialogue franc. M. Sidie espère aussi que toutes les autorités instaureront un dialogue inclusif comme la voie à suivre et engageront le processus politique avec une mure réflexion sur les évènements du passé.
« La République de Guinée a déjà connu son lot de violences, d’attaques contre les civils inoffensifs et des acteurs politiques. Ce n’est pas la Guinée dont les pères fondateurs ont rêvé, ce n’est pas la Guinée que nous voulons maintenant et certainement pas la Guinée que nous voulons pour nos enfants », estime-t-il.
Le parlement de la CEDEAO se dit prêt à apporter une assistance précieuse pour aider le parlement guinéen, en particulier et le peuple de Guinée, en général, à s’engager de manière significative dans les dialogues qui suivront la tension perceptible.
Le président de l’Assemblée nationale de Guinée a été invité à la prochaine session du parlement de la CEDEAO à Abuja au Nigéria.