Les travailleurs de la société minière de Mandiana ont déclenché une grève générale et illimitée depuis ce samedi 15 avril 2023. En colère contre leurs employeurs qu’ils accusent de « licenciement abusif », ils organisent chaque jour des sit-in sur les différents sites de production de ladite société et posent des barricades sur les routes principales.
Joint au téléphone dans la matinée de ce lundi, Ismaël Doumbouya, secrétaire administratif de la délégation syndicale des travailleurs, nous explique en détails pourquoi, ils ont déclenché cette grève sans même déposer de préavis au niveau de leurs employeurs.
« Ils ont auparavant licencié arbitrairement sans préavis une trentaine parmi nous. On a protesté contre cela en vain. Aujourd’hui encore, ils veulent en licencier une cinquantaine. C’est pourquoi maintenant on dit stop, trop c’est trop. Le superviseur qui se trouve à Magana ( une localité de Mandiana abritant l’un des sites d’exploitation de la SMM), qui se trouve être aussi un cadre de la SMM est allé trouver les travailleurs en plein boulot en leur disant qu’à partir d’aujourd’hui votre contrat est fini, il n’y a plus de budget de fonctionnement donc rentrez chez vous.
Certains ont même failli piqueé une crise tellement que c’était choquant et révoltant en même temps quand on sait que ce sont des père s de famille qui n’ont rien d’autres comme moyen de subsistance. C’est ce qui nous a motivé, on a dit qu’on ne peut pas rester en marge de ça. Donc, il n’est pas question de déposer un quelconque préavis de grève. Il fallait directement passer à l’action, voila ce qui à occasionné ces barricades depuis le samedi ». A t’il déclaré.
Poursuivant son intervention, il précise également que : « nous avons donné des consignes aux travailleurs, que ce n’est pas une manifestation violente, mais plutôt un sit-in. Donc, il n’y a pas de jets de pierre, pas d’injures ni d’affrontements. 0n bloque les passages, les routes et scandent nos slogans ».
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A la question de savoir jusqu’où comptent-ils aller dans cette lutte. Il ajoute : « nous comptons aller jusqu’au bout. C’est-à-dire que nous remettons en cause l’entreprise ENCOREF, parce que nous avons constaté que ENCOREF est une entreprise fantôme. Pendant des années, on a travaillé au sein d’une entreprise fantôme. Donc, on veut être des travailleurs officiels ».
Pour sa part, joint également au téléphone, l’Inspecteur régional du travail de Kankan, nous a fait savoir que : « Je suis informé de la situation, mais j’ai instruit à la direction de l’entreprise de respecter la procédure. Je leur ai dit que s’ils veulent compresser pour les motifs économiques qu’il n’y a pas de problème. Mais s’il a une procédure qu’il faut respecter car on ne peut pas se lever le matin pour dire aux travailleurs d’arrêter les travaux.
Malheureusement, ce qui n’a pas été respecté par la société, c’est ainsi que j’ai dit aux travailleurs de continuer d’aller travailler tous jours. Qu’on leur donne du travail ou pas, il faut qu’ils restent sur leurs sites de travail respectifs parce que tant que la procédure n’est pas respectée, il n’en sera rien « .
A signaler qu’en dépit de toutes nos tentatives, aucun responsable ni au sein de la société minière de Mandiana ni du côté de la sous traitante Encoref n’a voulu pour le moment se prêter à nos questions.
