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Education : les parents à l’épreuve de la rentrée des classes

« La rentrée scolaire est la période durant laquelle, on aperçoit des parents parler seuls dans la rue », c’est ce qu’on voit écrit sur la toile ces jours-ci, à quelques jours de la rentrée scolaire. Et c’est à juste titre. Car cette période reste la plus stressante pour les parents d’élèves. Elle est la plus dépensière pour les familles. Ici en Guinée, la rentrée scolaire 2022-2023, c’est le 4 octobre prochain. Avant cette date, les préparatifs vont bon train. Chaque chef de famille s’active pour ne pas voir son enfant rester à la maison durant l’année scolaire. Ainsi, si la période représente une belle opportunité d’affaires pour les vendeurs de fournitures scolaires, elle demeure un casse-tête-chinois. Un poids, lourd à porter pour les parents.

Les tenues d’écoles fleurissent de nouveau !

Depuis donc l’annonce de la rentrée scolaire, les marchés et les magasins fleurissent de tenues scolaires. Commande sur mesure ou prêt-à-porter, les choix des uns et des autres diffèrent. Au marché de Madina, le plus grand marché du pays, Abdrahamane D. parent d’élève, a sa petite idée sur ce qu’il lui faut. Ici, les coûts sont plutôt abordables. Le prêt-à-porter semble économique peu importe la qualité. « Si je dois aller acheter un tissu, je ne connais pas le prix du mètre, le prix de la couture. Ça peut me couter cher plus que le prêt-à-porter ». Pour pouvoir bien faire des choses, certains parents d’élèves préfèrent d’abord acheter le tissu avant de le confectionner la tenue scolaire.

Avec Mme Djaka T, une autre parente d’élève, il faut être convaincant pour le rapport qualité prix. « Il faut de la bonne qualité. Quand on dit la rentrée scolaire, c’est le mois de septembre. C’est en ce moment que les parents achètent beaucoup de tissus…Le prêt à porter ne dure pas…Quand tu prends une bonne qualité de tissu, tu couds, ça peut faire un ou deux ans avec les enfants ». Couturière de profession, Dame Djaka habille elle-même ses enfants pour minimiser les dépenses.

Chez les commerçants ou dans les ateliers de couture en cette période de rentrée scolaire, l’ambiance est bonne. Cet après-midi, Mme N’Nafadima C, accompagnée de deux fillettes, se rend chez la couturière du quartier. « J’ai acheté des tissus que j’ai envoyés ici chez ma couturière. Cela fait des années qu’elle coud mes habits et ceux de mes enfants. Quand elle coud, il n’y a pas de problème. Dans son travail, il n’y a pas de fantaisie ou de retard. Elle s’en tient uniquement aux recommandations des parents ou des clients», dit-elle fièrement quand on lui tend le micro.

Plusieurs écoles font leur toilette avant le 3 octobre

Ecole St Joseph de Cluny de Kaloum, à la Place des Martyrs, école contiguë au Palais présidentiel, Sékhoutoureya. Il est 9 heures dans cette classe de CE2 A, un responsable et sa collaboratrice s’attèlent à préparer le programme. Cet établissement privé est dans une posture avant-gardiste des emplois du temps et autres programmations sont déjà effectuées. «Nous avons plusieurs classes et en deux semaines nous avons mis en place toutes les structures. Le 3 octobre, la rentrée des classes sera effective ici. Et les élèves pourront, sans soucis, aller en classe», nous a confiés le responsable trouvé sur place lors de notre passage.

Le Lycée 2 octobre à Kaloum, en face du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, c’est le toilettage tous azimuts. La cour du Lycée assainie, nettoyée avec le ravalement de façade, repiquage des gazons et la création du nouveau parking, avec l’installation de nouvelles toilettes mixtes et la vidange de celles qui existent. Cet établissement public voisin au bâtiment qui abrite les bureaux du ministre Guillaume Hawing, a fait peau neuve, pour accueillir les élèves le 4 octobre prochain. A quelques jours de la rentrée des classes, tout est mis en œuvre pour donner un cadre d’apprentissage idéal aux élèves.

A Madina au Groupe Scolaire Chateaubriand, le personnel de l’école appuyés par les anciens élèves, sont à pied-œuvre pour la rentrée des classes. Les toitures et les salles de classes reçoivent un coup de neuf. Un accent particulier sur l’entretien des latrines. Des fûts de réserve implantés pour faire face à d’éventuelles coupures d’eau. Ce processus d’embellissement a été entamé depuis quelques jours, selon le directeur des études. « Ici, nous ne perdons pas le temps. Si vous revenez à l’ouverture des classes, vous constaterez que tout est « clean ».

Cette institution qui fait le ménage pour accueillir les élèves le jour de la rentrée, a l’habitude de préparer minutieusement la rentrée scolaire en pareille période. « Rendre propre pour accueillir les enfants, les tables-bancs, les climatiseurs, les portes, les fenêtres sont bien nettoyés », dit Mr Sylla avec une satisfaction du travail bien fait.

Après trois mois de vacances, place désormais au travail. Pour ce qui concerne les frais d’inscription, le directeur des études du Château Briand, nous apprend que les consignes du département seront respectées. Comme quoi, ils vont rester dans la fourchette de 100 0 150.000 francs guinéens. Quant au département de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, on promet d’appliquer les règles. « Nous allons sillonner tous les établissements scolaires du pays pour contrôler si la loi a été respectée. Le contrôle sera aussi fait au niveau de l’hygiène et de la qualité des cours donnés aux apprenants dans les écoles. Le ministère est décidé de traquer les écoles boutiques installées ici et là pour « déformer » les enfants. Même l’environnement sera soumis au contrôle», soutient avec fermeté l’inspecteur Mohamed Soumah, rencontré au rez-de-chaussée de l’immeuble qui abrite le département.

Aux dires des autorités en charge de l’éducation nationale, l’école guinéenne porte désormais de nouveaux habits pour rayonner et produire de bons cadres et citoyens pour l’année à venir. C’est la mission que le ministre Guillaume Hawing et ses collaborateurs se sont donnée. Sauver l’école guinéenne du naufrage.  Ont-ils les moyens de leur politique ?

  

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