En séjour aux Etats-Unis depuis quelques semaines, après Washington et Boston, le leader du PADES a tenu une séance d’échanges avec les responsables et militants de la fédération de son parti à New York ce mercredi 12 septembre à Harlem. Tel est le constat fait par Guineenews© sur place.
« La Guinée est malade »
Introduit par son homme fort Mohamed Chérif, le responsable fédéral du parti, Ousmane Kaba a commencé par dire que la « Guinée est malade ». Le diagnostique selon Dr. Kaba ? Deux problems majeurs : l’un est politique et l’autre est économique.
Pour le premier, le leader du PADES pointe du doigt sur la mal gouvernance sous toutes formes et rend responsable Alpha Condé et son regime. Pour lui, l’absence de justice et les menaces sur la liberté de la presse en font une illustration grave et dangereuse sans considérer la crise politique née ou exarcerbée par les fraudes aux élections communales du 4 février dernier.
Pour le second, l’ex ministre dira qu’il a toujours honte de rencontrer ses compatriotes- immigrés économiques, qui souvent, l’interpellent dans les rues de Paris. Des milliers de jeunes Guinéens qui n’ont eu de choix que de risquer tout pour le tout en empruntant la voie l’immigration clandestine. Chanceux d’ailleurs ceux que Ousmane Kaba rencontre dans les rues de Paris. Sinon, nombreux perdent la vie en route.
« Je suis arrivé en politique par frustration »
Ministre sous le régime Conté puis député à l’assemblée nationale sous celui d’Apha Condé, le technocrate guinéen affrime qu’il « est arrivé en politique par frustration avant d’ajouter qu’il est « un technocrate et un économiste déçu qui a décidé de faire de la politique ».
« J’appartiens à une génération qui échoué dans la gestion affaires publiques »
Devant les responsables de son parti et certains médias, il a avoué apparténir à « une génération qui a échoué » dans la gestion des affaires de la Guinée. Alors que tout au long des débats, le fondateur de Kofi Annan a insisté et persisté qu’il n’a « jamais gérer ». Il a rappelé qu’il détient le record de la plus courte durée de vie de ministre en poste (soit 7 mois). Mais qu’en est-il du deputé Ousmane Kaba ? Non ! Pour lui, l’Assemblée Nationale ne gère absolument rien.
« Le président Alpha Condé s’est toujours évertué à me mettre de côté »
Tout en rappelant que la Guinée regorge de nombreux cadres compétents et ce dans tous les domaines de la vie socio-économique, comme lui, ils sont systématiquement mis de côté. « Le président Alpha Condé s’est toujours évertué à me mettre de côté », lâchera-t-il.
Pour lui, il n’a jamais été question de comment garder le « pouvoir entre les mains des Malinkés ». « C’est absurde. Comment 5 opposants au régime peuvent discuter de la manière de garder un pouvoir qu’ils n’ont pas ? Ils sont opposants et ils cherchent le pouvoir ! Je trouve cela absurde », insiste-t-il. Et d’ajouter qu’il « serait stupide de sa part de dévoiler publiquement des discussions sur comment comment garder le pouvoir. »
Par ailleurs, Ousmane Kaba accuse les deux plus grands partis politiques (le RPG-arc-en-ciel au sein duquel, son premier parti était dilué depuis la présidentielle de 2010 et l’union des forces démocratiques océaniques de Guinée UFDG) d’avoir monté le coup contre lui. Avec comme maître d’oeuvre, Amadou Damaro Camara, député et président du groupeparlementaire de la majorité.
Pour clore ce chapitre (qui est pourtant largement ouvert au pays), Dr Ousmane Kaba a affirmé que le veritable débat en Guinée n’est ni éthnique ni régionaliste. Il est entièremnt politique et économique.
A titre d’exemple, le leader politique a pointé du doigt la situation qui prévaut dans la commune urbaine de Kindia. Pour lui, « ce sont les fraudes électorales qui sont à l’origine de la crise. Donc, elle est politique, et non éthnique », comme on l’a fait croire. Il ajoute que « la nature et le contenu des accords entre le RPG et l’UFDG sur le contentieux électoral constitue la goutte d’eau qui a fait couler la vase. »
Faut-il rappeler qu’avant Ousmane Kaba, l’ancien premier minsitre et leader du PEDN, Lansana Kouyaté a été le premier à avoir prédit les consequences actuelles du scrutin du 4 février 2018.