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Dossier – « Chasse à l’homme » : Les effets pervers d’une tactique contre-productive du FNDC-France, Sano tranche !

Clash FNDC-France-Malick-Baidy

La section française du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) serait au bord  de la déchirure autour des méthodes pas du tout catholiques qu’une des franges du mouvement aurait entreprise à travers une « chasse à l’homme » ouverte contre certains pontes du régime dans l’Hexagone où ils possèdent des résidences privées, pour leur soutien au fameux projet de troisième mandat. Chose que n’approuve pas l’aile modérée de la plate-forme qui se dit légitime. Cette stratégie est également désapprouvée par la coordination nationale du mouvement à Conakry. Il y a donc de forts risques que la situation ne dégénère le samedi 14 décembre, lors du sit-in prévu en banlieue parisienne devant la résidence du 2ème vice-gouverneur de la BCRG, Baidy Aribot.

Après la manif qui s’est tenue récemment au Mans contre le directeur général de la caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), Malick Sankhon, organisée par une frange du FNDC-France, cette dernière veut remettre ça, cette fois en banlieue parisienne,  devant la résidence du deuxième vice-gouverneur de la BCRG. En réalité, selon la coordination nationale du FNDC, l’aile qui se fait passer pour les « forces vives du FNDC », ne la représente pas en France pour les raisons que nous nous élucideront plus bas. D’après des témoignages qui se recoupent, il s’agirait d’une démarche qui ne ferait pas l’unanimité au sein de la plate-forme. Du coup, ceux qui se réclament comme étant les vrais acteurs du FNDC-France prépareraient la riposte au même lieu et à la même date, pour se désolidariser de  cette démarche qu’ils jugent comme étant « machiavélique » et « à géométrie variable ».

Car selon eux, c’est juste une bande d’opportunistes qui voudrait organiser cette manifestation au nom du FNDC, qui ne fait pas partie de l’objectif visé par le mouvement et qui est axé essentiellement autour de la lutte contre le changement ou la modification de la constitution pour un mandat de plus pour le président Alpha Condé.

Cacophonie au sein du FNDC-France autour du sit-in prévu chez Baidy Aribot

Les deux franges seraient farouchement divisées sur la question de ciblage des personnes et de leurs familles. Ainsi, en l’état actuel des choses, le FNDC-France, au lieu de fédérer les Guinéens contre le 3ème mandat, risque de les diviser sur des questions subjectives. Mieux, dit-on dans le milieu guinéen et largement relayé sur les réseaux sociaux, ceux qui prétendent organiser ce sit-in auraient des parents qui battent  tam-tam et tambour pour le troisième mandat en faveur du président Alpha Condé. Or, il se trouve que ceux-ci ont leurs familles en France qu’hébergeraient certains organisateurs de ce sit-in.

« Ce qui est sûr, le 14 décembre, ceux qui comptent aller manifester chez Baidy, seront maltraités, s’ils mettent le pied là-bas  par ceux qui devaient plutôt attirer pour mener à bien leur combat en France…Parce que les jeunes qui les soutenaient avant, seront leurs bourreaux ce samedi…à cause de la personnalisation de la nature de leur combat », a affirmé un membre du FNDC-France. Des propos  confirmés par la coordination de la plate-forme de France dans des vidéos qui circulent sur la toile.

« Accuser les gens d’être des criminels présumés revient à la justice et non aux individus. Surtout quand on connaît les têtes d’affiche qu’ils citent et contre lesquelles ils s’acharnent alors que celles-ci n’ont jamais été associées dans une quelconque affaire de sang en Guinée. C’est une autre raison qui prouve qu’on s’éloigne du vrai combat en lieu et place des accusations non fondées sur des civils qui ne font pourtant pas partie des forces de l’ordre. Ceux qui veulent faire ce sit-in n’ont rien à avoir avec l’objectif que se fixe le FNDC-France et ceux d’ailleurs », fulmine-t-il.  Et de préciser ensuite : « Les jeunes de Paris qui militent dans le FNDC-France et qui sont censés combattre les partisans du pouvoir préparent la riposte et de façon vigoureuse contre ceux (forces vives FNDC-Paris, ndlr) qui veulent saper notre noble combat. Cela veut implicitement dire que nos forces vont s’émietter, ce qui pourrait faciliter le travail pour les promoteurs du 3ème  mandat. Ce qui voudra dire que le FNDC-France file du mauvais coton avec la division interne qui pointe à l’horizon et dans ses rangs et parmi ses soutiens. »

Du fait de ses prises de décisions fantaisistes, sans logique, cela  pourrait se répercuter sur certains partis politiques et aussi montrer un manque de synergie entre la coordination du FNDC de Conakry et celle des structures dans les pays étrangers.

Justement, joint au téléphone par Guinéenews©, Abdourahmane Sano, le coordonnateur national du FNDC, en Guinée a été très clair là-dessus. « Ceux qui se réclament forces vives-FNDC-France n’ont aucune légitimé de parler au nom du FNDC là-bas. Le coordinateur du FNDC-France s’appelle Mamadie Bangoura et le porte-parole c’est Kandet Koly ainsi que les autres membres actifs qui se reconnaissent entre eux. Pour la petite histoire, lorsque nous avions voulu créer le FNDC-France, nous avions fait trois mois en train de courir derrière ceux qui se font appeler forces vives de l’Europe (leur association existait depuis trois ans déjà) pour s’associer avec nous en vue de mener le combat ensemble. Mais ils n’ont pas voulu. C’est quand les choses ont pris forme, qu’ils sont venus vers vous alors que nous avions déjà réussi à mettre en place la coordination du FNDC-France. Ils ont donc créé le parallélisme en créant de leur côté, forces vives FNDC-France. Mais cette structure n’est pas reconnue par la coordination nationale de Conakry. Donc tout acte qu’elle posera en matière de ciblage ou « chasse à l’homme » en France, n’engagera qu’elle et pas le FNDC-France ni celle de la coordination nationale en Guinée », a-t-il affirmé avant de préciser qu’une réunion aura lieu à Conakry lundi 9 septembre et ce point en sera largement discuté.

Une tactique contre-productive

C’est le lieu de mentionner que certaines méthodes employées par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) dans son combat contre un éventuel troisième mandat commencent à essuyer le feu des critiques de l’opinion. Comme cette chasse à l’homme organisée par une frange du FNDC-France, contre certaines huiles du régime, dont des familles vivent dans  des résidences achetées du côté de Paris, ou dans d’autres villes de province. Des victimes de cet ostracisme et leur entourage entendent rendre la monnaie à ceux qui seraient à la tête de ces vindictes, en s’attaquant à leurs proches installés en Guinée, selon des informations parvenues à Guinéenews.org.     

Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ne fléchit pas dans sa lutte contre une présidence à vie. Même si pour le moment le principal concerné par ces suspicions continue d’entretenir le flou autour de ses ambitions. On veut parler du chef de l’État qui joue l’édredon.  

Parmi ses méthodes et stratégies, il multiplie les manifestations populaires aussi bien dans la capitale que dans les préfectures intérieures, et même à l’étranger à travers ses antennes basées  en Belgique, France, Suisse, États-Unis d’Amérique et Canada.

Si ces manifestations sont perçues par l’opinion comme résultant d’un ras-le-bol de cette frange de Guinéens contre le projet d’une nouvelle constitution, qui pourrait ouvrir un boulevard  pour un mandat de plus pour le président Condé, il n’en demeure pas moins de signaler que la stratégie de « ciblage » adoptée par cette autre entité, consistant à faire des sit-in devant des résidences privées de pontes du système,  soit critiquée dans plusieurs milieux politiques guinéens de l’Hexagone. 

Il y a lieu cependant d’interroger cette tactique jugée contre-productive au sein même d’une partie de l’opinion. Pour la simple raison que, presque toute l’administration publique en général, et en particulier des hauts cadres de l’Etat possèdent  des maisons en France, en Belgique, au Canada et aux Etats-Unis, où vivent paisiblement leurs familles. C’est un peu la mode.

Quid de ces anciens ministres, hauts cadres de l’administration publique ?

Quid de ces anciens ministres, hauts cadres de l’administration publique ou simples commis fondés de pouvoir du système qui  détiendraient quasiment tous des biens dans des pays occidentaux surtout ? Les ont-ils obtenus par le simple biais de leurs misérables salaires de fonctionnaires ? A défaut de faire un recensement exhaustif des biens appartenant à tous ceux qui ont servi l’administration publique guinéenne, ces dernières années, vouloir donc s’acharner contre une catégorie de citoyens  pour leur proximité avec le président, mènerait droit à une déclaration de guerre sans merci. C’est du moins le constat qui se dégage de toute cette embrouille, à l’allure où vont les choses.

Encore une fois, c’est lieu de le dire, vouloir cibler juste une partie de ces cadres, dans le but de les dissuader de renoncer à leur soutien à ce projet, qui il faut le reconnaître ne fait pas l’unanimité, ne paraît donc pas judicieux.

C’est un peu du deux poids deux mesures, étant donné que même dans les rangs des officiers guinéens, il y en a beaucoup qui possèdent des résidences secondaires à l’étranger. Mais  personne de ceux-ci n’est inquiétée par la plate-forme.

C’est surtout à ce niveau qu’il y a un problème avec le FNDC-France, excusez forces vives France ! Bizarrement, les membres de la coordination FNDC, anciens ministres (politiques) ou autres détiennent des biens à l’étranger mais ne sont pas inquiétés.

Sans oublier  les éventuelles conséquences que pourraient engendrer cette « chasse à l’homme », si jamais les victimes décident d’appliquer la réciprocité à Conakry contre les familles de ceux qui seraient les instigateurs de ces manifestations en France.

Et c’est ce qui serait d’ailleurs en train de se tramer, apprend-on de sources proches des gens qui sont ciblés en France.

Il se rapporte que les familles de ceux qui seraient en tête de cette traque contre Malick et Baidy, ont été identifiées à Conakry et à l’intérieur du pays.

Certains observateurs pensent que si de telles menaces sont mises à exécution, il est fort à craindre qu’elles puissent mener le pays vers un chaos total. En ce moment, personne n’en sortirait gagnante.

Vivant dans des pays à fort encrage démocratique, ces observateurs estiment que ceux veulent dans ce sens pourraient trouver d’autres moyens de pression  pour faire reculer les autorités guinéennes dans leur plan « controversé » de mise en place d’une nouvelle constitution. Parmi ces moyens de pression, ils recommandent de sensibiliser les députés, chacun dans son comté, sur le danger d’un tel projet, les sénateurs, et autres hommes influents des pays hôtes, pour mettre la pression sur le pouvoir de Conakry, afin qu’il puisse renoncer à son projet de troisième mandat.

Du cas des biens mal acquis

La soif de changement sur le continent laisse parfois la porte ouverte à toute sorte d’abus, à ceux qui s’improvisent en Robin des bois. Surtout quand ceux-ci en lieu et place d’enquêtes rondement menées, afin de dénicher les « biens mal acquis » par les dirigeants de leurs pays respectifs, sur la base d’investigations pouvant servir à mettre en évidence les « infractions » commises par les mis en cause, préfèrent des raccourcis, ne prenant en compte que de sombres présomptions. Et il faut se dire que les choses ne se passent pas comme sur un simple coup de dé. Car la justice n’est pas de nature à se laisser instrumentaliser dans les pays où sont souvent domiciliés les avoirs traqués. A preuve dans le cadre de l’affaire dite des « Biens mal acquis », ouverte en instruction judiciaire en France en 2007, sous la houlette de  l’avocat William Bourdon de l’association Transparence International, ce dossier n’a pas encore livré tous ses secrets, ce bien que des saisies de biens mobiliers et immobiliers aient été opérées récemment sur le patrimoine du fils de Teodoro Obiang N’Guema, président de la Guinée-Equatoriale par exemple. L’un des prévenus dans cette affaire. Grâce à l’appui d’ONG de défense des droits humains, dont la pugnacité est à toute épreuve.

Une démarche qui, si elle se fait dans les règles de l’art, a de quoi inspirer ceux qui voudront passer au tamis les biens amassés par ceux qui nous gouvernent, notamment en Guinée. Sans aucun ciblage, bien entendu. Contrairement à ce qui est reproché en ce moment aux gens qui disent vouloir mener de front la lutte contre des soit disant fossoyeurs de notre économie et celle visant à barrer le chemin au locataire de Sékhoutouréah pour un éventuel troisième mandat.

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