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Djombêndê rabalaban ou la rencontre mythique des féticheurs dans le Manden

Djombêndê rabalaban ou la rencontre annuelle des féticheurs est une pratique sacrée des Simbos dans le Manden. Guinéenews est allé à leur rencontre dans les zones reculées de la haute Guinée.

Depuis la nuit des temps, le dernier Mercredi du mois lunaire appelé « Djombêndê » en Maninka, les feticheurs se rencontrent pour une fête annuelle qu’on appelle dans le Manden « Djombêndê rabalaban ». Cette célébration peut être individuelle ou collective.

En outre, c’est une occasion qui est mise à profit par cette confrérie, pour faire des échanges, guérir les malades, confectionner de nouveaux fétiches, afin de renforcer leur pouvoir.

Nous avons rencontré ce féticheur aveugle à Gborokola, une localité située à plus de 50 kilomètres du centre-ville de Siguiri. Armé d’un fusil, habillé en tenue traditionnelle des simbos et muni d’un sifflet, il nous a confirmé les objectifs de l’évènement: « c’est une occasion pour nous de faire des sacrifices, de soigner les malades tout en faisant des prédictions sur l’avenir de la nation et même du monde. Être féticheur, c’est être à la disposition de tout le monde et surtout des démunis qui sont dans le besoin», a déclaré Diafrein Moriba Magassouba

Selon cet autre féticheur, « Djombendê rabalaban est le moment où la rivalité et la grandeur se font connaître, c’est aussi une occasion de montrer la suprématie des fétiches. Il y a même des cas de morts quelques fois quand les « simbons » se croisent au Djombêndê Rabalaban.

« Actuellement, certains féticheurs n’incarnent pas les valeurs réelles du fétichisme. Pendant cette fête, il y avait même des cas de morts pour ceux qui venaient dans la danse, sans être préparés »,  a déclaré Moussa Kafiri, lors d’une émission dans une radio locale.

Il faut dire que plusieurs fétiches existent dans le Manden, notamment: Gbassa, Djamba, Koungbédé, Kôndôlôn, Diafrein, Nankolonkan Daga, Bôlô kolon tê tô soun, Kôma, Soro ou Birisi Soro… Selon un féticheur de renommée qui n’a pas voulu être cité dans cet article, à cause d’un pacte scellé avec sa confrérie, « chaque fétiche a une provenance et un effet. Vous savez, le fétichisme a horreur du mensonge et de la trahison. C’est ce que beaucoup de personnes ignorent chez nous. Tous les fétiches ont une source, une identité et des totems. Donc, il y a des fétiches que beaucoup se réclamant féticheurs, ne peuvent pas toucher à cause de leurs totems ; que la nouvelle génération ignore. Il y a des fétiches qui n’aiment pas le mensonge, l’adultère, la trahison et il faut les nourrir chaque mois avec des bœufs, des cabris, des colas », a- t-il déclaré.

Vivre avec les fétiches dans le Manden est un héritage pour certaines familles, ou les valeurs se transmettent de génération en génération avec un respect scrupuleux des totems, comme le signale ce féticheur de renommée, dans la préfecture de Kouroussa, lors d’une interview avec l’équipe de Manden Kalikan.

« Moi je ne doute pas de la connaissance des fétiches, moi je suis un Kourouma et c’est un héritage de mes ancêtres. Je confectionne plusieurs fétiches et je traite les malades; je détiens aussi les abeilles. C’est une façon de mettre fin aux foutaises.»  a dit Banka Kaba Doumbouya.

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