Bernard Kouchner, Karl Prince, Michel Berrit, Alexander Laskaris, Alexandre Brégadzé…
Pour ne citer que ces quelques noms de diplomates et d’ambassadeurs qui ont fait l’évènement en Guinée avec des fortunes diverses. Cherchons l’idole, c’est-à-dire celui qui a fait le plus d’agitation pendant son séjours au pays des milles contradictions :
Bernard Kouchner, alors qu’il était ministre des Affaires Etrangères de France sous Sarkozy, il a critiqué les méthodes de gouvernance du CNDD. Dadis Camara, sûr de lui, l’a recadré et lui a répondu que la Guinée n’est pas un arrondissement de la France. Les partisans de Dadis l’avaient applaudi à tout rompre, mais pour celui qui mettait la démocratie devant tout, les remarques de Kouchner étaient pimentées mais constructives. On ne sait pas si les misères de Dadis ne sont pas les conséquences de cette réplique, mais dans la même période, alors qu’il menait tout le monde à bateau sur sa candidature, quelques presses guinéennes faisaient des tirs d’enfilade sur le sujet, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, Karl Prince, lors d’une rencontre avec les Forces vives, lui avait demandé ouvertement de dire s’il se présenterait ou pas.
Dadis a bondi et sauté les deux pieds joints dans le plat. Il avait même baragouiné dans la langue de Goethe, signifiant à l’Ambassadeur allemand qu’il n’est pas son copain et qu’il était chez lui, dans son « Fatherland » (dans son pays, sa patrie).
Après l’élection de 2010, les manifestations et contestations de rue faisaient dire à l’ambassadeur des USA, Alexander Laskaris, condamnait à mots couverts en édulcorant ses propos sur ceux qui encouragent les militants à lancer des cailloux sur les forces de l’ordre. Et dans ses non-dits, il laissait sous-entendre la condamnation de la Communauté internationale. La presse a encore tiré la sonnette d’alarme à l’intention de l’UFDG, mais les Cellou Dalein et ses lieutenants n’ont rien voulu en entendre pour n’en faire qu’à leur tête. A chaque manifestation violente, des morts d’homme sont enregistrés. Qui se plaisait de ce nombre de morts et à qui profitait de ces macchabées ? Allez savoir…
Bah Oury était encore Vice-président de l’UFDG. Avait-il pris les remarques de l’ambassadeur américain comme normales, on ne le saura jamais, mais cela avait mis les autres caciques et faucons du parti mal à l’aise. Si aujourd’hui, Bah Oury chante la palinodie, on voit bien qu’il a changé aussi de bord et de camp.
Aux remarques de l’Uncle Alexander Laskaris, aucune réaction vive. Quand Jean-Michel Berrit, l’un des ambassadeurs de France les plus à cheval sur l’ordre et la discipline s’était joint à l’Association des parents des victimes du Camp Boiro, ce sont des militants du PDG qui ont bondi dans leur coin.