Les gardes forestiers déployés pour sauvegarder la forêt classée de Diécké, dans la préfecture de Yomou, sont accusés d’extorsion de fonds par les habitants du village de Kilikpala, situé à environ 6 kilomètres du chef-lieu de la commune rurale de Diécké. Ils imposeraient des tâches aux villageois pour chaque chargement de sable extrait dans le marigot qui arrose ladite forêt classée.
«On nous a interdit de cultiver dans la forêt classée. Ce qui fait que nous sommes obligés de cultiver chaque année la même terre. Vu les rendements médiocres de notre terre, mon mari et moi avons décidé de nous tourner vers l’extraction du sable dans la rivière Makor. Mais, pour chaque chargement que nous vendons à 300 000 francs guinéens, les gardes forestiers nous imposent le paiement d’une taxe qui varie de 30 000 à 40 000 francs guinéens », nous a expliqué Nowai Délamou, mère de famille.
Pour sa part, Foromo Gbanamou, cultivateur, nous a indiqué que pour toute liane coupée dans la forêt ou dans ses abords, il faut faire un paiement aux agents du Centre forestier de N’Zérékoré.
Face aux accusations des villageois, le chef de la section des Eaux et Forêts de Yomou, Henry Koliko Lamah, a rejeté toute responsabilité. « Retirer de l’argent aux gens n’est pas une décision qui vient de moi. Le rôle des agents du Centre forestier est la gestion des forêts, c’est de constater des délits à l’intérieur de la forêt, procéder à l’interpellation des responsables de ces délits et les déférer. C’est nous qui avons les codes forestiers et les textes d’application… », a dit Henry Koliko Lamah en répondant à notre question sur les accusations des habitants de Kilikpala.
Pour sa part, le directeur adjoint du Centre forestier de N’Zérékoré a dit être surpris par cette information. Quant au chef d’antenne de la forêt classée de Diécké, il a dit très préoccupé par ces accusations des habitants de Kilikpala. Selon lui, une enquête a été ouverte pour vérifier lesdites accusations.