Les résultats provisoires des législatives controversées du 22 mars dernier ne connaîtront pas de changement à la Cour constitutionnelle. C’est l’impression que donne le ministre de la Justice, cumulativement chargé des relations avec les institutions de la République dont la cour constitutionnelle.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche 5 avril, Mamadou Lamine Fofana « informe l’ensemble des candidats élus à l’issue des législatives du 22 mars dernier, qu’ils doivent se faire dépister au centre de traitement épidémiologique de Nongo »… Et cela, précise le document, « … avant la proclamation définitive des résultats par la cour constitutionnelle. »
A cet effet indique le Garde des Sceaux, « cette demande doit se faire immédiatement à compter de ce lundi 6 avril ».
Un bel exemple d’anticipation en vue du respect des mesures sanitaires prises par les autorités, serait-on tenté de dire.
Un bémol tout de même, parce si on n’y prend garde, le gouvernement risque de discréditer davantage ces législatives déjà très désavouées. En ce sens que ce communiqué peut donner l’impression que la Cour constitutionnelle est dans l’obligation de confirmer les résultats provisoires.
Et que l’institution mise devant les faits accomplis, est une caisse de résonance qui reçoit des ordres qu’elle exécute sans crier gare.
Sans céder à l’urgence, l’exécutif devrait attendre que le processus suive son cours normal et laisser le judiciaire faire son travail, au nom du principe de la séparation des pouvoirs.
Mais à cette allure, c’est l’anticipation qui tend à se confondre à l’improvisation comme c’est déjà le cas avec l’hospitalisation systématique de tous les cas positifs au COVID-19 même si certains ne développent aucun symptôme.