Le deuxième symposium multilatéral annuel sur la logistique (MLLS) organisé par l’USAFRICOM s’est ouvert ce mardi 30 juillet 2019 à Conakry et devra prendre fin le 2 août prochain. C’est la première fois qu’une telle rencontre se tient sur le continent africain et regroupe 42 logisticiens venus de 24 pays africains et des Etats-Unis d’Amérique. Pendant quatre jours, ils vont échanger sur les solutions aux défis logistiques actuels auxquels sont confrontées les armées africaines.
« Cette rencontre avait réuni 24 logisticiens africains de 17 pays, dont l’Union africaine ainsi que de nombreux acteurs américains pour échanger sur des questions et idées clés liées au renforcement des capacités logistiques et collectives de nos partenaires aux niveaux stratégique et opérationnel. Les principaux problèmes et lacunes identifiés étaient la gestion du système de cycle de vie, le coût total de possession et la budgétisation. Le symposium de cette année sera axé sur l’examen et l’identification de solutions à ces problèmes et lacunes majeurs par le biais d’échanges et de discussions », a déclaré le diplomate américain en Guinée qui a réitéré l’engagement de son pays à collaborer avec les armées africaines pour relever les défis : « je tiens à réitérer l’engagement des États-Unis d’Amérique de continuer à travailler avec leurs partenaires africains aux côtés d’autres organisations internationales et pays partenaires pour améliorer leurs processus de logistique militaire. Faire parvenir le bon matériel aux bonnes personnes au bon moment est le parfait exemple d’une grande organisation militaire. Nos armées devraient être prêtes à faire face aux menaces sans cesse croissantes de ceux qui veulent semer le chaos et la violence sur le continent. »
Dans son discours d’ouverture, le ministre Diané a fait savoir que la tenue de ce symposium à Conakry est la preuve de la qualité des relations entre la Guinée et les Etats-Unis : « le choix porté sur notre pays pour abriter ce séminaire, dénote de la qualité du partenariat que la Guinée entretient avec la communauté internationale dans le cadre des opérations de maintien de la paix et surtout, l’excellence des relations d’amitié et de coopération qui existent entre la République de Guinée et les Etats-Unis d’Amérique. »
Le ministre de la Défense Nationale a ensuite rappelé les différentes implications des forces armées guinéennes dans le maintien de la paix en Afrique : « s’agissant de l’armée guinéenne, c’est avec fierté et satisfaction que nous évoquons ses différentes interventions dans plusieurs pays africains, tant dans le cadre de la décolonisation que dans celui du rétablissement de la stabilité socio-politique en collaboration avec la communauté internationale. Ces interventions armées et celles de bien des pays africains se déroulent généralement dans des conditions logistiques précaires ou inadaptées, si bien que l’obtention des résultats s’opère souvent avec difficultés, entraînant des pertes énormes en ressources humaines et matérielles. »
Poursuivant, le ministre d’Etat chargé des Affaires présidentielles a affirmé que malgré les appuis des partenaires dans la réforme du secteur de la défense et de la sécurité ou le déploiement des bataillons guinéens à Kidal pour le maintien de la paix au Mali, des difficultés subsistent : « il subsiste toujours un écart entre la volonté politique de nos Etats et les capacités logistiques dont disposent nos différentes armées. Or, la qualité des prestations dépend dans une large mesure de la qualité logistique des armées mises à contribution. Il faut mettre à l’esprit que le type de guerre asymétrique que nous livrent aujourd’hui les forces du mal, exige que nos armées s’adaptent à l’évolution technologique afin de les maintenir dans les conditions opérationnelles optimales. Notre niveau de développement et les fortes pressions socio-économiques auxquelles nos Etats sont soumis n’offrent pas toujours l’opportunité de maximiser cette adaptation des armées aux changements du contexte sécuritaire. »
Une situation qui permet au ministre Mohamed Diané de dire que la mutualisation des efforts à travers une coopération militaire dynamique doit entraîner une véritable montée en puissance des armées africaines.