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Décès de l’ex Première Dame : la dépouille de la discorde (Éditorial) 

Le décès samedi à l’hôpital américain de Paris de l’ex Première dame, Hadja Djènè Kaba ravive les démons de la discorde entre le pouvoir de Conakry et le président déchu. Ce dernier s’est d’ailleurs illustré par son tempérament ombrageux, en exhortant les autorités de la transition, à ne point se mêler aux obsèques de son épouse. Cette mise en garde, transmise par le truchement de l’ambassadeur de Guinée à Paris, M. Sinkoun Sylla en dit long sur le degré d’animosité entre Alpha Condé et son tombeur, le colonel Mamadi Doumbouya.

Qui d’ailleurs, a fait preuve d’affliction, à travers son message de condoléances adressé à la famille biologique et aux proches de la défunte. Une occasion saisie par le colonel pour reconnaître en Hadja Djènè Kaba, « une dame de conviction, d’un humanisme débordant, qui a œuvré de toutes ses possibilités pour apporter une touche particulière à l’émancipation de la femme guinéenne et la protection de la petite enfance ».

Certains observateurs, férus de polémique, ont vite fait de s’engouffrer dans la brèche de ce deuil, pour accuser le pouvoir de Conakry d’avoir fait preuve de condescendance. En ignorant totalement l’époux de la défunte, dans sa communication.

L’ancien chef d’État n’est pas non plus exempt de reproches de la part de ces observateurs, qui décèlent en lui, quelqu’un ayant la rancune tenace.

En plus d’avoir demandé au gouvernement de transition de se tenir à carreau, Alpha Condé pousse le bouchon, jusqu’à snober son tombeur. A travers l’itinéraire choisi pour acheminer la dépouille de la défunte. Un itinéraire qui partira de Paris à Bamako, via Istanbul. De Bamako, le corps sera acheminé sur Kankan, ville natale de Hadja Djènè Kaba Condé. Où elle rejoindra sa dernière demeure.

Certes, la question de funérailles doit revêtir un caractère intime. Pour autant, l’ex président n’en fait-il pas trop, en interdisant aux autorités de Conakry, de rendre hommage à sa défunte épouse. Quand on sait que celle-ci jouissait tout de même d’une aura au sein d’une frange de l’opinion. Qui savait faire la part des choses entre la gouvernance au fil de l’eau de son époux, et l’attitude décalée de la défunte Première dame. Pour le commun des Guinéens, Djènè Kaba, n’aura fait que jouer les utilités, durant tout le règne de son président de mari.

Raison de plus, pour taire toute cette discorde autour de la dépouille de cette dame, qui ne demande qu’à reposer désormais en paix. Requiescat in pace Hadja.

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