C’est un secret de polichinelle ! La villa Syli de Labé située dans le quartier Tata 1 dans l’espace de l’aéroport est depuis quelque temps transformée en chambre de passe par certains administrateurs qui s’y donnent rendez-vous toutes les soirées, a-t-on appris. Ce, malgré l’état de vétusté des bâtiments qui font partie du plus grand patrimoine historique de la cité de Karamoko Alpha. Interpellé sur le sujet, El Hadj Safioulaye Bah, le préfet de Labé a déploré cette situation avant de situer la responsabilité.
« Le directeur de la villa Syli que mon prédécesseur avait mis en place, Diouldé Dionfo en connait beaucoup. Depuis ma prise de service, on ne se comprenait pas bien car on ne se voyait même pas. Ensuite, la gestion a été confiée à Kana Taran qui est toujours en service. Normalement personne ne doit aller veiller là-bas. Mais j’ai trouvé que mon prédécesseur a prêté des chambres à certains. Donc ne sachant pas les closes de l’arrangement, je n’ai pas fouiné. Si vous y repérez des véhicules VA (voiture administrative), arrêtez la voiture parce que moi à partir de 16 heures, je gare ma voiture de service. Donc si vous y prenez une voiture VA, déposez la voiture au camp » a déclare le préfet de Labé sur les ondes de la radio Espace Foutah.
Pour plus de précisions, le préfet est remonté aux origines du projet : « c’est à la création de ce lieu là que l’OERS (organisation des Etats riverains du fleuve Sénégal) que les cases ont été construites à l’époque et chaque chef d’Etat avait sa case. Il s’agit du président Mauritanien, Mouctar Ould Dada, le Sénégalais Léopold Sedar Senghor, du Malien Modibo Keita et le président Sékou Touré qui occupait le bâtiment central. Actuellement, les cases sont en mauvais état, il ne reste que les murs. Un seul bâtiment est actuellement en service », rappelle El Hadj Safioulaye Bah qui soutient que le financement pour la rénovation de ce patrimoine est obtenu. Aujourd’hui, on attend que l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) pour le lancement des travaux.
En plus de la villa Syli, il convient de rappeler que l’aéroport de Labé à défaut de recevoir des avions, accueille depuis plusieurs années des faiseurs d’ambiance. Il est devenu un lieu où alcool et sexe s’y donnent rendez-vous quotidiennement avec une multitude de maquis érigés sur place sous l’œil complices des autorités.