Conformément aux recommandations de la loi organique relative à la loi de finances, les députés guinéens ont reçu ce vendredi 20 juillet à l’Assemblée Nationale, le ministre du Budget pour le débat d’orientation budgétaire. Cette année, le débat ouvert au public, a été une occasion pour le secteur privé et la société civile de donner leurs points de vue par rapport aux dépenses et aux recettes.
Représentant donc le secteur privé, M. Eric Benjamin Cole, a, pour commencer, dit avoir constaté dans le cadre du taux de pression fiscale, une augmentation de celui-ci, chaque année. Ce qui est tout à fait normal. Mais, poursuit-il, «nous sommes restés sur notre faim quand nous avons lu les éléments de la loi de finances initiale 2018 qui, dans le cadre de l’augmentation du taux de pression fiscale, a plutôt augmenté la charge fiscale sur les entreprises.»
Parlant toujours de ce sujet, il a proposé l’élargissement de l’assiette imposable. Parce que, argue-t-il, «quand on regarde aujourd’hui la structure des recettes fiscales intérieures payées par les entreprises, vous vous rendrez compte aisément qu’il n’y a plus de 800 entreprises actives qui paient pour plus de 90% des recettes.
« Il serait intéressant que la première mesure, si nous voulons maitriser le potentiel fiscale, soit le recensement fiscale général sur toute l’étendue du territoire national. Cela participerait à la mise en place d’un peu plus de justice fiscale et de neutralité dans la mesure où chacun contribuerait en fonction de ses capacités», estime Eric Cole qui fait savoir que sur la base des éléments du PNDS, l’économie guinéenne est informelle à 86 %.
«Mais en réalité, tout n’est pas de l’informel. Il y a beaucoup qui utilise l’expression informel pour faire de l’économie souterraine. Ce qui coule considérablement les recettes attendues par l’Etat », révèle M. Eric. D’où, dira t-il, l’importance du recensement pour apprécier le mieux possible l’assiette fiscale.
Parlant de la sécurisation des recettes, M. Eric a souhaité que le maniement d’espèces, soit réglementé. Parce que, affirme-t-il, quand il y a trop d’intermédiaires pour prendre l’argent entre les mains des contribuables pour les verser dans les caisses du trésor public, il y a des dilutions. « Les déclarations et les paiements en ligne se font aujourd’hui dans tous les pays de la sous-région. On a plus besoin de ce contact physique entre administrés et fonctionnaires », a fait savoir le Porte-parole du secteur privé devant les députés.