Si le premier est relativement connu par les Guinéens en tant que fonctionnaire international ayant servi pendant plusieurs décennies au sein du Système des Nations Unies, le deuxième, lui, n’a été révélé à l’opinion nationale et internationale qu’à la faveur du putsch du Comité National du Redressement pour le Développement (CNRD) qui a, sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya, renversé le régime d’Alpha Condé le dimanche 5 septembre dernier.
Titulaire d’un brevet d’école de guerre de Paris-France (promotion Verdun) depuis juin 2016, cet officier supérieur, marié et père de quatre enfants, est né un 22 novembre 1984 à Banankoro, la capitale par excellence du diamant en Guinée, dans la préfecture de Kérouané en région des Savanes, au sud-est de Conakry.
Ayant intégré les rangs des Forces Armées guinéennes (FAG) dès le 1er janvier 2003, alors qu’il n’avait que 19 ans, le colonel Camara, (fils du général Diarra Camara, le dernier Chef d’état-major général de feu président Lansana Conté) présente une exceptionnelle carrière militaire dont la durée correspond à peu près aujourd’hui à l’âge qu’il avait en 2003. En moins de deux décennies de parcours professionnel, ce jeune et brillant officier, n’a cessé de collectionner des titres, diplômes et exploits aussi bien dans les salles de formation que sur les théâtres d’opérations militaires entre la Guinée, le Maroc, le Gabon, le Mali et la France.
Expert certifié de la défense en management, commandement et stratégie, colonel Amara Camara est un ancien chercheur à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE-Sorbonne) où il a décroché son Master 2 en sciences humaines et sociales spécialité Europe moderne et contemporaine : religions, cultures et politiques.
Riches de ces expériences militaires, il dirigera pendant 13 mois (du 24 août 2017 au 21 septembre 2018) en sa qualité de commandant adjoint du bataillon guinéen (Gangan 3) à Kidal, les activités opérationnelles sans enregistrer le moindre décès au combat.
Le 20 septembre 2017, le camp de la MINUSMA est la cible d’une ‘’attaque complexe’’ aux armes lourdes (roquettes, mortiers et des tirs au sol). Les militaires de la MINUSMA, y compris le contingent guinéen, organisent via la mission du GUIBATT3, placée sous la coordination du colonel Camara, la traque des assaillants terroristes. Il mène avec succès ces opérations de ratissage. Ce qui lui vaudra une lettre de félicitation du Haut commandant de la force MINUSMA pour l’ensemble de ses actions pendant ces opérations.
Très tôt, le jeune Camara fera une entrée remarquable dans la prestigieuse EMIA comme officier chargé des moyens généraux entre 2007 et 2008. Depuis, l’officier y a gravi tous les échelons.
-De 2010 à 2011, il est nommé commandant des promotions à l’EMIA,
-De 2012 à 2015, l’officier est promu Directeur des études par intérim,
-De juillet 2016 à janvier 2019, il occupe le poste de Directeur adjoint des organismes de formation interarmées (DOFI),
Dès 2019, il assume les fonctions de Directeur par intérim de l’EMIA. Un an après, en raison de la qualité managériale dont il a fait montre depuis qu’il assure l’intérim à la tête de cette prestigieuse école, colonel Camara est finalement confirmé à son poste de Directeur.
De 2009 à 2016, l’officier, en quête permanente du savoir, de formation et de la perfection, suit des cours d’application des chefs de sections d’infanterie à l’école royale d’infanterie au Royaume du Maroc.
Diplômé en 2011 du cours de formation des futurs commandants d’unités, Amara Camara mettra le cap sur Libreville, au Gabon (Promotion Alassane Ouattara) pour passer entre 2012-13 le premier degré du diplôme de l’enseignement militaire supérieur (EMS1). Un cursus qu’il bouclera en décrochant avec brio le diplôme de l’enseignement militaire supérieur de second degré (EMS2) à la célèbre école de guerre de Paris.
En termes d’avancement en grades, Amara Camara est depuis le 1er novembre 2006, sous-lieutenant, Lieutenant, deux ans plus tard. En décembre 2009, il devient capitaine et commandant en 2010. En décembre 2013, il passe lieutenant-colonel puis colonel, 4 ans après (en 2017).
C’est donc sur cet officier supérieur de l’armée de terre guinéenne, réputé très loyal, rigoureux et perfectionniste à souhait, également rompu à la tâche administrative que le colonel président Mamadi Doumbouya a jeté, sans surprise, son dévolu pour occuper désormais le très stratégique poste de ministre Secrétaire général de la Présidence de la République.