La scène sociopolitique guinéenne reste fortement affectée par le débat autour de la révision constitutionnelle. Alors que le Front national pour la défense de la Constitution marque sa désapprobation face au projet à travers une série de manifestations, les tenants du pouvoir tiennent coûte que coûte à aller au référendum.
C’est dans cette dynamique que le président de la République a instruit son Premier ministre à faire des consultations au sein des forces vives de la nation. Des consultations qui ont purement et simplement zappées par la classe politique de l’opposition. Toute chose qui, de toute vraisemblance, ne semble freiner les dirigeants du pays dans leur démarche jugée « suicidaire » par les opposants au régime de Conakry.
Interrogé dans les environs du tarmac pour avoir ses impressions de la forte mobilisation des citoyens à l’effet de réceptionner le chef de l’État, Damantang Albert a répondu en ces termes :
« Pour le moment, je suis à l’intérieur de l’aéroport donc, je ne vois pas ce qui s’est passé au-dehors. Apparemment, il y a du monde. Et on est satisfait qu’il y ait autant du monde. On espère que les choses vont se dérouler de la manière la plus civilisée possible, sans incidents. »
Comme prenant le contre-pied de la réponse du ministre de l’Information et de la Communication au sujet de la tenue de cette réception pour répondre au Fndc qui doute de la capacité de mobilisation du pouvoir, Damantang Albert Camara a réagi.
« Oui, ça peut faire partie également des objectifs, puisque malheureusement pour nous, l’opinion se fait souvent par la rue: ce qu’on ne souhaite pas. Mais, il faut qu’on montre qu’on est capable également de mobiliser du monde. Et les militants ont répondu à un appel qu’ils ont eux-mêmes lancé. Ceci dit, ce n’est pas la rue qui fait les dirigeants. Il y a des institutions pour ça par exemple, le référendum », a indiqué l’ancien porte-voix du gouvernement.
Et de conclure : « Il faut utiliser les mécanismes officiels pour départager les guinéens s’il y a besoin de le faire. (…) L’ordre naturel des choses fait qu’à un moment donné, la population a le droit de s’interroger sur la manière dont elle doit organiser ses institutions. Ça seulement, ça devait suffire pour justifier le référendum. »